Différences entre les versions de « Étienne Bonnot de Condillac:Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre - Atteintes portées au commerce : emprunts de toute espèce de la part du gouvernement »

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Ces actions rapporteront cinq, six pour cent, tantôt plus, tantôt moins, suivant le bénéfice que fera la banque. Plus elles rapporteront, plus elles s’accréditeront ; et il y en aura bientôt plusieurs milliers dans le public.
Ces actions rapporteront cinq, six pour cent, tantôt plus, tantôt moins, suivant le bénéfice que fera la banque. Plus elles rapporteront, plus elles s’accréditeront ; et il y en aura bientôt plusieurs milliers dans le public.


Tout propriétaire d’action a une créance sur la banque, et il y trouve plusieurs avantages. Le premier est une sûreté pour son argent qu’il craindrait de garder chez lui. Le second est l’intérêt qu’il en retirera, intérêt qui peut croître d’un jour à l’autre. Le troisième est de pouvoir placer en petites parties, et pour le temps qu’il veut, tout l’argent dont, pour le moment, il ne ferait aucun usage. Le quatrième est la commodité de pouvoir payer de grosses sommes par le simple transport de ses créances. Le dernier enfin est de cacher son bien dans un porte-feuille, et de n’en laisser paraître que ce qu’il veut qu’on en voie. Ces avantages, que chacun évaluait suivant son caprice, pouvaient faire monter les actions de cent onces qu’elles valaient dans le principe, à cent dix, cent vingt, cent trente, etc.
Tout propriétaire d’action a une créance sur la banque, et il y trouve plusieurs avantages. Le premier est une sûreté pour son argent qu’il craindrait de garder chez lui. Le second est l’intérêt qu’il en retirera, intérêt qui peut croître d’un jour à l’autre. Le troisième est de pouvoir placer en petites parties, et pour le temps qu’il veut, tout l’argent dont, pour le moment, il ne ferait aucun usage. Le quatrième est la commodité de pouvoir payer de grosses sommes par le simple transport de ses créances. Le dernier enfin est de cacher son bien dans un portefeuille, et de n’en laisser paraître que ce qu’il veut qu’on en voie. Ces avantages, que chacun évaluait suivant son caprice, pouvaient faire monter les actions de cent onces qu’elles valaient dans le principe, à cent dix, cent vingt, cent trente, etc.


La banque, qui a voulu répondre à l’empressement du public, a vendu des actions, je suppose, pour un million d’onces d’argent. Or elle n’a pas besoin d’avoir ce million en caisse, parce que, tant qu’elle sera accréditée, elle est bien assurée que les actionnaires ne viendront pas tous à la fois demander leurs fonds. Il lui suffira d’en garder assez pour payer ceux qui seront dans le cas d’avoir besoin d’argent comptant ; et ce sera, par exemple, cent mille onces, plus ou moins suivant les circonstances.
La banque, qui a voulu répondre à l’empressement du public, a vendu des actions, je suppose, pour un million d’onces d’argent. Or elle n’a pas besoin d’avoir ce million en caisse, parce que, tant qu’elle sera accréditée, elle est bien assurée que les actionnaires ne viendront pas tous à la fois demander leurs fonds. Il lui suffira d’en garder assez pour payer ceux qui seront dans le cas d’avoir besoin d’argent comptant ; et ce sera, par exemple, cent mille onces, plus ou moins suivant les circonstances.
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