Différences entre les versions de « Franz Oppenheimer:L'Etat, son origines, son évolution et son avenir - Partie I : L'origine de l'Etat »

aucun résumé de modification
Ligne 66 : Ligne 66 :
Comparés aux chasseurs les pasteurs se distinguent  donc par un nombre plus considérable de guerriers valides, plus robustes individuellement et dans leur masse au moins aussi mobiles que la horde de chasseurs, beaucoup plus rapides même car beaucoup sont montés (chevaux ou chameaux). Et cet ensemble plus considérable de forces individuellement supérieures est maintenu par une organisation telle que seule peut la créer le patriarcat autoritaire, rompu au commandement d'une masse d'esclaves. Comment mettre en parité cette organisation préparée et développée par les conditions mêmes de l'existence et le faible lien d'obéissance qui unit le jeune guerrier des chasseurs à son chef ?
Comparés aux chasseurs les pasteurs se distinguent  donc par un nombre plus considérable de guerriers valides, plus robustes individuellement et dans leur masse au moins aussi mobiles que la horde de chasseurs, beaucoup plus rapides même car beaucoup sont montés (chevaux ou chameaux). Et cet ensemble plus considérable de forces individuellement supérieures est maintenu par une organisation telle que seule peut la créer le patriarcat autoritaire, rompu au commandement d'une masse d'esclaves. Comment mettre en parité cette organisation préparée et développée par les conditions mêmes de l'existence et le faible lien d'obéissance qui unit le jeune guerrier des chasseurs à son chef ?


Le chasseur poursuit son gibier seul ou par petits groupes ; c'est réuni en grandes masses dans lesquelles l'individu se trouve parfaitement protégé que le pasteur avance, formant un véritable corps d'expédition dont les haltes sont comme des campements fortifiés. Ainsi la pratique des manœuvres de tactique, l'esprit de méthode et la discipline stricte se développent tout naturellement. « On ne risque guère de se tromper, remarque Ratzel , en mettant au nombre des forces disciplinatrices de la vie nomade l’ordre invariable de campement. Chaque homme, chaque objet a sa place immuable : de là la rapidité et le bon ordre avec lesquels on installe et lève le campement. Il ne vient à l'esprit de personne de changer de place sans commandement ou sans raison impérative. C'est seulement grâce à cette sévère discipline qu'il est possible, dans l'espace d'une heure, d’empaqueter et de charger la tente avec tout son contenu. »
Le chasseur poursuit son gibier seul ou par petits groupes ; c'est réuni en grandes masses dans lesquelles l'individu se trouve parfaitement protégé que le pasteur avance, formant un véritable corps d'expédition dont les haltes sont comme des campements fortifiés. Ainsi la pratique des manœuvres de tactique, l'esprit de méthode et la discipline stricte se développent tout naturellement. « On ne risque guère de se tromper, remarque Ratzel{{ref|35}}, en mettant au nombre des forces disciplinatrices de la vie nomade l’ordre invariable de campement. Chaque homme, chaque objet a sa place immuable : de là la rapidité et le bon ordre avec lesquels on installe et lève le campement. Il ne vient à l'esprit de personne de changer de place sans commandement ou sans raison impérative. C'est seulement grâce à cette sévère discipline qu'il est possible, dans l'espace d'une heure, d’empaqueter et de charger la tente avec tout son contenu. »


La même discipline, établie de toute antiquité, éprouvée à la chasse et dans les expéditions pacifiques, gouverne également les marches guerrières de la tribu. Les pasteurs deviennent ainsi des combattants de profession, et même, tant que « l'Etat » n'a pas créé d’organisations plus parfaites et plus puissantes, des combattants invincibles. Pasteur et guerrier deviennent des termes synonymes. Ce que rapporte Ratzel des nomades de l'Asie centrale s'applique également à tous les autres : « Le nomade est en tant que pasteur un concept économique et en tant que guerrier un concept politique. Il est toujours prêt à abandonner son occupation, quelle qu'elle soit, pour la guerre et le brigandage. Pour lui tout dans l'existence a deux faces, pacifique ou belliqueuse, honnête ou spoliatrice et il montre selon les circonstances tantôt l'une et tantôt l'autre. La pêche et la navigation exercées par le Turcoman transcaspienv se transforment en piraterie (...) La marche du peuple pasteur, paisible en apparence, décide la marche de guerre, la houlette de berger devient une arme redoutable. A l'automne, lorsque les chevaux reviennent plus robustes du pâturage et que la seconde tonte des moutons est terminée, le nomade cherche dans sa mémoire quelle expédition de vengeance ou de rapine (baranta, mot à mot, faire, ou voler des bestiaux) il a remis jusque-là. C'est l'expression d'un droit du plus fort qui dans les querelles d'intérêt, les affaires d’honneur, les vendettas, cherche sa vengeance et son otage dans ce que l’ennemi possède de plus précieux : ses troupeaux. Les jeunes gens qui n'ont pas encore pris part à une baranta doivent conquérir avec le nom de « Batir » (héros) le droit à l'honneur et à la considération de tous. Au plaisir de l'aventure s'ajoute l’attraction du gain ; et ainsi prend naissance la triple progression descendante : vengeur, héros et brigand. »
La même discipline, établie de toute antiquité, éprouvée à la chasse et dans les expéditions pacifiques, gouverne également les marches guerrières de la tribu. Les pasteurs deviennent ainsi des combattants de profession, et même, tant que « l'Etat » n'a pas créé d’organisations plus parfaites et plus puissantes, des combattants invincibles. Pasteur et guerrier deviennent des termes synonymes. Ce que rapporte Ratzel des nomades de l'Asie centrale{{ref|36}} s'applique également à tous les autres : « Le nomade est en tant que pasteur un concept économique et en tant que guerrier un concept politique. Il est toujours prêt à abandonner son occupation, quelle qu'elle soit, pour la guerre et le brigandage. Pour lui tout dans l'existence a deux faces, pacifique ou belliqueuse, honnête ou spoliatrice et il montre selon les circonstances tantôt l'une et tantôt l'autre. La pêche et la navigation exercées par le Turcoman transcaspien{{ref|37}} se transforment en piraterie (...) La marche du peuple pasteur, paisible en apparence, décide la marche de guerre ; la houlette de berger devient une arme redoutable. A l'automne, lorsque les chevaux reviennent plus robustes du pâturage et que la seconde tonte des moutons est terminée, le nomade cherche dans sa mémoire quelle expédition de vengeance ou de rapine (''baranta'', mot à mot, faire, ou voler des bestiaux) il a remis jusque-là. C'est l'expression d'un droit du plus fort qui dans les querelles d'intérêt, les affaires d’honneur, les vendettas, cherche sa vengeance et son otage dans ce que l’ennemi possède de plus précieux : ses troupeaux. Les jeunes gens qui n'ont pas encore pris part à une ''baranta'' doivent conquérir avec le nom de « ''Batir'' » (héros) le droit à l'honneur et à la considération de tous. Au plaisir de l'aventure s'ajoute l’attraction du gain ; et ainsi prend naissance la triple progression descendante : vengeur, héros et brigand. »


Chez les Nomades de la mer, les Vikings, nous trouvons exactement les mêmes conditions ; et même, dans les cas les plus importants pour le cours de l'histoire universelle, les nomades de la mer sont simplement des nomades terriens qui ont changé d'élément.
Chez les Nomades de la mer, les Vikings, nous trouvons exactement les mêmes conditions ; et même, dans les cas les plus importants pour le cours de l'histoire universelle, les nomades de la mer sont simplement des nomades terriens qui ont changé d'élément.


L'exemple des Turcomans transcaspiens cité plus haut nous montre avec quelle facilité le pasteur échange dans ses expéditions de rapine le cheval ou le « vaisseau du désert » contre le « coursier des mers ». Un autre exemple est celui des Scythes : à peine ont-ils appris l'art de naviguer que ces « pasteurs errants, la race fameuse des Hippomolguesw d'Homère, les plus justes des hommes qui ne vivaient que de lait » (Iliade, ch. XIII, 3) se transforment, tout comme leurs frères baltes et scandinaves, en intrépides marins. Strabon écrit (Cas., p. 301) : « Depuis qu'ils se sont aventurés sur les mers, leur caractère s'est entièrement détérioré ; ils vivent de piraterie, massacrent les étrangers et sont en relations avec de nombreuses tribus dont ils partagent le commerce et les dissipations . »
L'exemple des Turcomans transcaspiens{{ref|38}} cité plus haut nous montre avec quelle facilité le pasteur échange dans ses expéditions de rapine le cheval ou le « vaisseau du désert » contre le « coursier des mers ». Un autre exemple est celui des Scythes : à peine ont-ils appris l'art de naviguer que ces « pasteurs errants, la race fameuse des Hippomolgues{{ref|39}} d'Homère, les plus justes des hommes qui ne vivaient que de lait » (''Iliade'', ch. XIII, 3) se transforment, tout comme leurs frères baltes et scandinaves, en intrépides marins. Strabon écrit (Cas., p. 301) : « Depuis qu'ils se sont aventurés sur les mers, leur caractère s'est entièrement détérioré ; ils vivent de piraterie, massacrent les étrangers et sont en relations avec de nombreuses tribus dont ils partagent le commerce et les dissipations{{ref|40}}. »


S'il est vrai que les Phéniciens aient appartenu à la race sémite, leur transformation de nomades terriens en nomades maritimes, en pirates, serait également un exemple de cet ordre de faits d'une importance considérable dans l'histoire universelle .
S'il est vrai que les Phéniciens aient appartenu à la race sémite, leur transformation de nomades terriens en nomades maritimes, en pirates, serait également un exemple de cet ordre de faits d'une importance considérable dans l'histoire universelle{{ref|41}}.
Il en fut probablement de même en ce qui concerne la majorité des nombreux peuples qui, des côtes de l'Asie Mineure, de la Dalmatie et de l'Afrique septentrionale, rançonnèrent les contrées prospères de la Méditerranée depuis les temps les plus reculés dont font mention les monuments égyptiens (les Hellènes ne furent pas admis en Egypte) jusqu' à l'époque contemporaine (pirates du Rif). Les Maures de l'Afrique Septentrionale, Arabes ou Berbères d'origine mais nomades terriens en tous les cas, sont sans doute l'exemple le plus universellement connu de ces transformations.


Toutefois les nomades maritimes, les pirates, peuvent aussi se développer directement de l'état de peuples pêcheurs sans traverser d'état pastoral intermédiaire. Nous avons déterminé les raisons de la supériorité du pasteur sur le laboureur : l'effectif relativement important des hordes et le genre d'occupations développant chez l'individu le courage et la décision en soumettant la masse dans son ensemble à une stricte discipline. Tout cela s'applique également aux pêcheurs des côtes. Les riches pêcheries permettent une densité de population considérable, comme on peut le constater chez les Indiens du Nord-Ouest (Tlingitsw, etc.) ; elles rendent aussi l'esclavage possible, le travail de l'esclave employé à la pêche rapportant plus que ne coûte sa nourriture. Nous trouvons ici, cas unique chez les Peaux-Rouges, l'institution de l'esclavage développée ; et nous y trouvons aussi comme conséquence inévitable des inégalités économiques permanentes entre les hommes libres, inégalités qui amènent finalement, tout comme chez les pasteurs, une sorte de ploutocratie. L'autorité sur les esclaves engendre, ici comme là, l'habitude de la domination et la prédilection pour l'emploi du moyen politique, et la stricte discipline développée par la navigation favorise encore ces penchants. « Un des grands avantages de la pêche en commun est la stricte discipline inculquée aux équipages ; sur les grandes barques les hommes choisissent un chef auquel est due une obéissance absolue, tout succès dépendant de cette soumission. Le gouvernement du vaisseau prépare et facilite celui de l'Etat. Dans l’existence d'une peuplade comme celle des habitants des Iles Salomon, classés habituellement parmi les plus sauvages, la navigation est le seul élément de concentration des forces . » Si les Indiens du Nord-Ouest ne sont pas devenus d'aussi fameux pirates que leurs frères de l'Ancien Monde, c'est qu'aucune civilisation prospère ne s'est développée à leur portée : tous les pêcheurs organisés se livrent à la piraterie.
Il en fut probablement de même en ce qui concerne la majorité des nombreux peuples qui, des côtes de l'Asie Mineure, de la Dalmatie et de l'Afrique septentrionale, rançonnèrent les contrées prospères de la Méditerranée depuis les temps les plus reculés dont font mention les monuments égyptiens (les Hellènes ne furent pas admis en Egypte) jusqu'à l'époque contemporaine (pirates du Rif). Les Maures de l'Afrique Septentrionale, Arabes ou Berbères d'origine mais nomades terriens en tous les cas, sont sans doute l'exemple le plus universellement connu de ces transformations.
 
Toutefois les nomades maritimes, les pirates, peuvent aussi se développer directement de l'état de peuples pêcheurs sans traverser d'état pastoral intermédiaire. Nous avons déterminé les raisons de la supériorité du pasteur sur le laboureur : l'effectif relativement important des hordes et le genre d'occupations développant chez l'individu le courage et la décision en soumettant la masse dans son ensemble à une stricte discipline. Tout cela s'applique également aux pêcheurs des côtes. Les riches pêcheries permettent une densité de population considérable, comme on peut le constater chez les Indiens du Nord-Ouest (Tlingits{{ref|42}}, etc.) ; elles rendent aussi l'esclavage possible, le travail de l'esclave employé à la pêche rapportant plus que ne coûte sa nourriture. Nous trouvons ici, cas unique chez les Peaux-Rouges, l'institution de l'esclavage développée ; et nous y trouvons aussi comme conséquence inévitable des inégalités économiques permanentes entre les hommes libres, inégalités qui amènent finalement, tout comme chez les pasteurs, une sorte de ploutocratie. L'autorité sur les esclaves engendre, ici comme là, l'habitude de la domination et la prédilection pour l'emploi du moyen politique, et la stricte discipline développée par la navigation favorise encore ces penchants. « Un des grands avantages de la pêche en commun est la stricte discipline inculquée aux équipages ; sur les grandes barques les hommes choisissent un chef auquel est due une obéissance absolue, tout succès dépendant de cette soumission. Le gouvernement du vaisseau prépare et facilite celui de l'Etat. Dans l’existence d'une peuplade comme celle des habitants des Iles Salomon, classés habituellement parmi les plus sauvages, la navigation est le seul élément de concentration des forces{{ref|43}}. » Si les Indiens du Nord-Ouest ne sont pas devenus d'aussi fameux pirates que leurs frères de l'Ancien Monde, c'est qu'aucune civilisation prospère ne s'est développée à leur portée : tous les pêcheurs organisés se livrent à la piraterie.


Pour toutes ces raisons, les Vikings, tout comme les pasteurs, sont à même de choisir le moyen politique comme base de leur existence économique et comme eux ils sont devenus des fondateurs d'Etat sur une grande échelle. Dans les chapitres suivants, nous aurons à distinguer les « Etats maritimes » fondés par les Vikings des « Etats territoriaux » établis par les pasteurs ou, dans le Nouveau-Monde, par les chasseurs. Nous nous occuperons des premiers plus en détail lorsqu'il sera question des fins de l'Etat Féodal Développé. Pour le moment, et tant que nous ne traitons que de la formation de l'Etat Féodal Primitif, nous nous bornerons à l'examen de l’Etat Territorial, laissant de côté l'Etat maritime. Ce dernier en effet, bien que présentant dans ses grandes lignes la même nature et le même développement que l'Etat Territorial, laisse moins clairement reconnaître la marche typique de l'évolution.
Pour toutes ces raisons, les Vikings, tout comme les pasteurs, sont à même de choisir le moyen politique comme base de leur existence économique et comme eux ils sont devenus des fondateurs d'Etat sur une grande échelle. Dans les chapitres suivants, nous aurons à distinguer les « Etats maritimes » fondés par les Vikings des « Etats territoriaux » établis par les pasteurs ou, dans le Nouveau-Monde, par les chasseurs. Nous nous occuperons des premiers plus en détail lorsqu'il sera question des fins de l'Etat Féodal Développé. Pour le moment, et tant que nous ne traitons que de la formation de l'Etat Féodal Primitif, nous nous bornerons à l'examen de l’Etat Territorial, laissant de côté l'Etat maritime. Ce dernier en effet, bien que présentant dans ses grandes lignes la même nature et le même développement que l'Etat Territorial, laisse moins clairement reconnaître la marche typique de l'évolution.
Ligne 118 : Ligne 119 :
# {{note|33}}Les Zoulous sont un peuple d'Afrique Australe en partie sédentarisé qui se trouve principalement en Afrique du Sud. Le peuple zoulou (son nom vient de l’expression ama zoulou le peuple du ciel) fut unifié par le roi Chaka, qui fit de son clan de 1 500 personnes une nation redoutable par la conquête et l'assimilation. L'unification zouloue est en partie responsable du mfecane, la vague chaotique d'émigration de clans au-delà des rivières Tugela et Pongola, nouvelles limites du KwaZulu.
# {{note|33}}Les Zoulous sont un peuple d'Afrique Australe en partie sédentarisé qui se trouve principalement en Afrique du Sud. Le peuple zoulou (son nom vient de l’expression ama zoulou le peuple du ciel) fut unifié par le roi Chaka, qui fit de son clan de 1 500 personnes une nation redoutable par la conquête et l'assimilation. L'unification zouloue est en partie responsable du mfecane, la vague chaotique d'émigration de clans au-delà des rivières Tugela et Pongola, nouvelles limites du KwaZulu.
# {{note|34}}« Berceau de l’humanité »  
# {{note|34}}« Berceau de l’humanité »  
# {{note|35}}Id. 1, ch. II, p. 515.
# {{note|36}}Id. 1, ch. II, p. 390-391.
# {{note|37}}Les Turkmènes situés au-delà de la mer Caspienne, du point de vue occidental.
# {{note|38}}Id. 1, ch. II, p. 390-391.
# {{note|39}}Les Hippomolgues sont les anciens Scytes, ainsi nommés parce qu’ils tiraient le lait des juments pour s’en nourrir.
# {{note|40}}Lippert, 1, I, p. 471.
# {{note|41}}Kulischer, ''Zur Entwicklungs-Geschichte des Kapitalzins ; Jahrb. Für National-Oekonomie und Statistik'', t. III, 1. 18, Jena, 1899, par 318 (« pillards et, par suite de la pauvreté de leur patrie, avides de la terre d'autrui », dit Strabon).
# {{note|42}}Les Tlingits sont une nation autochtone d'Amérique du Nord. Ils occupent l'Alaska Panhandle, un territoire qui comprend la zone côtière du sud-est de l'Alaska et les îles qui lui font face.
# {{note|43}}Ratzel, 1, ch. I, p. 123.
</small>
</small>
</div>
</div>
{{Navigateur|[[Franz Oppenheimer:L'Etat, ses origines, son évolution et son avenir - Introduction|Introduction]]|[[Franz Oppenheimer]]&nbsp;&nbsp;—&nbsp;&nbsp;[[Franz Oppenheimer:L'Etat, ses origines, son évolution et son avenir|L'Etat, ses origines, son évolution et son avenir]]|[[]]}}
{{Navigateur|[[Franz Oppenheimer:L'Etat, ses origines, son évolution et son avenir - Introduction|Introduction]]|[[Franz Oppenheimer]]&nbsp;&nbsp;—&nbsp;&nbsp;[[Franz Oppenheimer:L'Etat, ses origines, son évolution et son avenir|L'Etat, ses origines, son évolution et son avenir]]|[[]]}}
1 854

modifications