Franz Oppenheimer:L'Etat, son origines, son évolution et son avenir - Partie IV : L'évolution de l'Etat féodal

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Franz Oppenheimer:L'Etat, son origines, son évolution et son avenir - Partie IV : L'évolution de l'Etat féodal


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Partie IV : L'évolution de l'Etat féodal
l’Etat, Ses origines, son évolution et son avenir
Der Staat
B577.jpg
Auteur : Franz Oppenheimer
Genre
sociologie
Année de parution
1913
Dans l'archipel malais comme dans le grand laboratoire sociologique africain, dans tous les pays du globe où l'évolution des races a dépassé la période de sauvagerie primitive, l'Etat est né de la subjugation d'un groupe humain par un autre groupe et sa raison d'être est, et a toujours été, l'exploitation économique des asservis.
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Origines de la grande propriété foncière

Nous revenons maintenant à ce point de notre examen d'où la branche secondaire de l'État urbain se détache de l'Etat féodal primitif ; de là nous suivrons désormais la branche principale se dirigeant vers le sommet.

De même que le sort de l'Etat urbain est déterminé par l'agglomération de cette richesse autour de laquelle gravite l'organisation politique, le capital commercial, le sort de l'Etat territorial est déterminé par l'organisation de cette richesse autour de laquelle gravite son organisation politique : la propriété foncière.

En suivant la marche de la différenciation économique dans la tribu pastorale nous avons pu nous convaincre que là déjà la loi de l'agglomération autour de noyaux de richesses déjà existants se manifeste activement aussitôt qu'intervient le moyen politique sous la forme de pillage guerrier et surtout avec l'esclavage. La tribu primitive était déjà divisée en nobles et hommes francs : à ces deux classes vient se subordonner comme tiers-état l'esclave dénué de droits politiques.

Cette inégalité des fortunes et des rangs sociaux, transplantée dans l'État primitif, s'accentue fortement avec la sédentarité qui crée la propriété foncière privée. Dès la formation première de l'État primitif, de grandes inégalités prennent naissance en raison de la division de la tribu pastorale en puissants princes, propriétaires d'esclaves et de troupeaux, et en hommes francs. Les princes doivent nécessairement occuper plus de terre que ces derniers.

Ceci a lieu d'abord tout naïvement et avec une entière inconscience du fait que les grandes possessions foncières puissent devenir l'instrument d'un puissant accroissement du pouvoir social et des richesses. Il était alors encore au pouvoir des hommes francs d'empêcher la formation de la grande propriété foncière s'ils avaient pu prévoir qu'elle pût être un jour employée contre eux. A la période qui nous occupe, la terre n'a aucune valeur : le but et le prix de la lutte n'est pas la terre pure et simple, mais la terre cultivée, la terre avec les paysans attachés à la glèbe, objet et instruments de travail dont la réunion engendre le but du moyen politique : la rente foncière.

Quant à la terre inculte dont il existe d'énormes superficies, chacun peut en prendre selon ses besoins, autant qu'il veut ou peut cultiver. L'idée de mesurer à quelqu'un une part déterminée du fonds inépuisable en apparence semble aussi saugrenue que l'idée de répartir des portions de l'atmosphère.

Selon l'usage pastoral, les princes de la tribu reçoivent tout d’abord plus de « terre cultivée et de serfs » que n'en ont les simples bommes francs. C'est leur droit princier comme patriarches, comme chefs d'armée, commandant une nombreuse suite militaire composée d'affranchis, de serfs et de protégés (fugitifs, etc.) ; nous avons là le germe d'une inégalité originaire parfois considérable dans l'étendue des possessions foncières respectives. Et ce n'est pas tout. Les princes ont besoin aussi d'une plus grande quantité de la terre inculte car ils amènent avec eux des serfs, des esclaves qui, ne jouissant pas des droits de la tribu, sont par conséquent, d'après le droit primitif de toute l'humanité, incapables de posséder de la terre. Il leur en faut pourtant pour pouvoir exister, et le maître la prend pour eux, afin de les y établir. Plus le prince nomade était riche et plus le seigneur est puissant.

Par là la richesse d'abord et ensuite le rang social se trouvent consolidés d'une manière infiniment plus stable et plus constante que pendant la période pastorale. Le troupeau le plus considérable peut disparaître : la propriété foncière est indestructible ; les hommes dont le labeur en extrait la rente se reproduisent constamment en nombre suffisant, même après les plus terribles carnages, et la chasse aux esclaves est toujours là pour renouveler le stock de spécimens adultes.

Autour de ces noyaux fixes de richesses les fortunes s'agglomèrent avec une tout autre rapidité qu'auparavant. Si la première occupation fut innocente, l'on s'aperçut toutefois très vite que la rente augmente en proportion du nombre d’esclaves transportés sur de nouvelles terres. Dès lors la politique extérieure de l'Etat Féodal n'a plus pour but unique l'acquisition de « terre et d'hommes » ; elle convoite aussi les hommes seuls, les hommes que l'on emmène comme esclaves pour leur faire cultiver les nouveaux domaines. Lorsque c'est l'Etat entier qui engage une guerre ou une expédition de pillage, les nobles reçoivent la part du lion dans le partage du butin : très souvent aussi, accompagnés seulement de leur suite, ils entreprennent de leur chef quelque expédition aventureuse et l'homme franc resté au pays ne reçoit naturellement aucune part des captures. Dès lors la propriété foncière aristocratique s'étend avec une rapidité vertigineuse ; plus le noble possède d'esclaves, plus il reçoit de rente foncière et plus il peut par conséquent entretenir de gens de guerre : valets, manants peu disposés au travail, fugitifs ; et avec leur aide il peut capturer de nouveaux esclaves qu'il établit sur ses domaines où ils contribuent à l'augmentation de ses revenus.

Le cours des événements est absolument le même lorsque existe un pouvoir central auquel revient, d'après la convention universelle des peuples, le droit de disposer des terres incultes. Non seulement l'accaparement des terres est toléré par ce pouvoir, mais encore il a lieu fréquemment avec sa sanction expresse. Tant que le seigneur féodal demeure le vassal soumis de la couronne, il est en effet dans l'intérêt de celle-ci de le rendre aussi fort que possible afin d'augmenter le pouvoir militaire qu'il doit mettre à la disposition du suzerain. Cet état de choses, qui nous est familier dans l'histoire des Etats Féodaux de l'occident, existe également sous des conditions totalement différentes, ainsi que le démontre le fait suivant : « Aux îles Fidji les prestations consistaient principalement en service guerrier : le vainqueur recevait comme butin une part des nouvelles terres avec les habitants réduits en esclavage et acceptait par là implicitement de nouvelles obligations militaires[1]. »

Cette accumulation de propriété territoriale toujours plus considérable entre les mains de l’aristocratie conduit maintenant l’Etat Féodal Primitif de degré supérieur au rang d’Etat Féodal Développé possédant une complète hiérarchie féodale. J'ai décrit ailleurs[2] en détail en me basant sur les données puisées aux sources mêmes, l'enchaînement de faits qui amena cet état de choses en ce qui concerne le territoire allemand, et j'ai indiqué là, à plusieurs reprises, qu'il s'agit d'un processus typique quant à l'ensemble de ses traits principaux. On ne pourrait expliquer autrement le développement au Japon d'un système féodal exactement semblable au nôtre malgré le fait que la population appartienne à une race entièrement différente de la race aryenne et possède une base technique d'exploitation tout autre – un puissant argument contre la conception matérialiste de l'histoire poussée à l'extrême – : le Japonais en effet emploie non la charrue mais la houe.

Le but de cette étude n'est pas d'examiner le sort d'un peuple particulier mais de noter les traits caractéristiques et partout identiques d'une évolution typique déterminée par la nature humaine éternellement uniforme. Nous laisserons donc de côté comme trop connus les deux exemples les plus grandioses de l'Etat Féodal Développé, l'Europe occidentale et le Japon, et nous nous attacherons principalement aux cas moins universellement connus donnant, ici aussi, la préférence au matériel ethnographique plutôt qu'aux sources historiques proprement dites.

Ce que nous avons maintenant à décrire c'est la transformation progressive mais radicale de l'organisation politique et sociale de l'Etat Féodal Primitif : la prépondérance politique tombe du pouvoir central aux mains des seigneurs : l’homme franc décline, et le sujet s’élève.

Le pouvoir central dans l'Etat Féodal Primitif

Le patriarche de la tribu pastorale, malgré tout le prestige que lui valent ses fonctions de général et de grand-prêtre, ne possède néanmoins aucun pouvoir despotique, et le roi des petites peuplades devenues sédentaires n'a en général qu'une autorité des plus restreintes. Par contre la première agglomération en une imposante armée de fortes tribus pastorales se produit généralement sous l'impulsion d'un génie militaire et dans des formes despotiques[3]. En temps de guerre la phrase d'Homère « la règle de la majorité n'est pas une bonne chose, au-dessus du grand nombre il devrait y avoir un roi » est une vérité éprouvée et reconnue par les peuples les plus réfractaires à toute idée d'autorité. Sur le sentier de la guerre le libre chasseur primitif obéit sans réserve au chef qu'il a élu ; les cosaques de l'Ukraine, si jaloux de leur indépendance en temps de paix, accordaient à leur hetman pendant la guerre pleins pouvoirs de vie et de mort. Cette soumission au général est un trait commun à toute psychologie de guerriers véritables.

De même que l'on trouve à la tête des grandes expéditions de nomades des despotes tout puissants, un Attila, un Omar, un Gengis-Khan, un Tamerlan, un Mosilikatse, un Ketchouéyo, de même l'existence d'un fort pouvoir central semble être la règle tout d'abord dans les grands Etats formés par la fusion belliqueuse de plusieurs Etats Féodaux Primitifs. Citons au hasard Sargon, Cyrus, Clovis, Charlemagne, Boleslaw le rouge. Parfois, surtout tant que l'Etat n'a pas atteint ses limites géographiques ou sociologiques, ce pouvoir peut se maintenir intact entre les mains de quelques monarques énergiques dont l'autorité dégénère alors facilement en une « césaromanie », allant jusqu'au plus insensé des despotismes. La Mésopotamie et l'Afrique en particulier nous offrent des exemples caractéristiques de ces derniers cas. Nous ne pouvons nous étendre ici sur les formes de gouvernement de ces Etats, formes qui n'ont eu d'ailleurs qu'une influence insignifiante sur la marche générale des événements. Contentons-nous de constater que le développement de la forme despotique du gouvernement résulte avant tout des deux faits suivants : Quelle position religieuse occupe le souverain en dehors de ses fonctions de général ? Possède-t-il ou non le monopole du commerce ?

Le césarisme uni de la papauté tend partout à développer les formes les plus crasses du despotisme pendant que, par la séparation des pouvoirs spirituels et séculiers, leurs représentants respectifs se contiennent et se modèrent mutuellement. Nous trouvons une émonstration caractéristique de ce fait dans les conditions sociales des Etats Malais de l'Insulinde, véritables Etats Maritimes dont la fondation forme un pendant exact à celle des Etats Maritimes de la Grèce. Le prince y est en général tout aussi impuissant que l'était le roi aux temps reculés de l'histoire attique. Là, comme à Athènes, le pouvoir est exercé par les chefs de district (à Soulou les datto, à Atjeh les panglima). Par contre, partout où « comme à Toba le souverain pour des raisons religieuses occupe la position d'un petit pape, les choses changent de face. Les panglima dépendent alors entièrement du rajah dont ils ne sont que les fonctionnaires[4]. » Nous rappellerons encore ici le fait connu que les aristocraties d'Athènes et de Rome, après avoir aboli l'ancienne royauté, conférèrent néanmoins le titre de « roi » à un représentant du pouvoir, dénué de toute autorité effective : les dieux devaient continuer de recevoir leurs sacrifices selon l'usage. Pour la même raison le descendant des anciens rois de la tribu est souvent maintenu comme dignitaire purement représentatif longtemps après que le pouvoir proprement dit est passé aux mains d'un chef belliqueux. L'on trouve ainsi chez les derniers Mérovingiens le maire du palais carolingien à côté du roi fainéant de la race de Meroweg, comme au Japon le shogun à côté du Mikado et dans le royaume des Incas le généralissime aux côtés du Huillcauma dont le pouvoir est de plus en plus restreint aux fonctions sacerdotales[5][6].

Outre les fonctions sacerdotales le monopole de commerce, que le chef de la tribu possède généralement aux périodes primitives, augmente considérablement son autorité : c'est là une conséquence naturelle du développement décrit plus haut du commerce pacifique par les cadeaux d'hospitalité. Salomon possédait, dit-on, un monopole de ce genre[7].

Les chefs des tribus nègres ont aussi en général le monopole commercial[8] ; de même le roi des Zoulous[9]. Dans les tribus des Galla le chef reconnu « est aussi le trafiquant de sa tribu ; aucun de ses sujets n'a le droit de faire le commerce directement avec les étrangers[10] ». Chez les Barotzé et les Mabounda le chef est « strictement, d'après la loi, l'unique commerçant du pays[11] ».

Ratzel apprécie très justement la portée significative de ces faits : « Le monopole du commerce se joint au pouvoir magique pour fortifier l'autorité du chef ; celui-ci seul médiateur du trafic, amasse entre ses mains tous les objets susceptibles d'exciter la convoitise de ses sujets et devient ainsi l'unique dispensateur des biens précieux ; lui seul peut exaucer les désirs les plus ardents de ses sujets. Il y a dans ce système une source de grande puissance[12]. »

La royauté peut devenir très puissante en particulier dans les territoires nouvellement conquis lorsque le monopole du commerce vient augmenter encore l'autorité déjà très fortement établie du gouvernement.

Néanmoins nous ne trouvons pas là, dans la règle, d'absolutisme monarchique, même dans les cas de despotisme les plus inouïs en apparence. Le souverain peut tout à son aise exercer sa rage contre ses sujets, surtout contre la classe inférieure : son autorité n'en est pas moins très entravée par le co-gouvernement aristocratique. Ratzel remarque à ce sujet : « La prétendue cour des princes de l'Afrique et de l'Amérique des temps primitifs est en général aussi leur conseil. La tyrannie dont nous trouvons les traces chez tous les peuples inférieurs, même lorsque la forme du gouvernement est républicaine, a sa source non dans la force supérieure de l'Etat ou du chef, mais dans la faiblesse morale de l'individu qui est livré presque sans résistance au pouvoir existant[13]. » La forme de gouvernement du royaume des Zoulous est un despotisme limité ; de puissants ministres (indouna), dans d'autres tribus cafres un Conseil qui domine fréquemment peuple et princes, gouvernent à côté du souverain nominal. Pourtant sous le règne de Tchaka il était défendu sous peine de mort de tousser ou d'éternuer en présence du despote et le fait de rester les yeux secs à la mort d'un membre de la maison royale était puni aussi sévèrement[14]. Il en est de même des royaumes de l'Afrique Occidentale, le Dahomey et le pays des Achantis, trop célèbres par leur épouvantable organisation sanguinaire. « Malgré la dévastation de vies humaines causée par les guerres, la traite, et les sacrifices humains, il n'existe nulle part dans ces Etats de despotisme absolu (...) Bowditch fait ressortir la similarité du système en vigueur chez les Achantis avec le système d'administration de la Perse tel que le décrit Hérodote[15]. »

Nous le répétons une fois de plus : il faut se garder de placer sur le même niveau le despotisme et l'absolutisme. Dans les États Féodaux de l'Europe Occidentale le souverain possédait de même fréquemment un pouvoir de vie et de mort sur ses sujets, et une autorité illimitée ; et pourtant il était impuissant dès que les « grands » se dressaient contre lui. Tant qu'il ne touche pas à l'organisation de classe il peut librement donner cours à sa cruauté et même, une fois par hasard, sacrifier un des seigneurs ; mais malheur à lui s'il ose s'attaquer aux privilèges économiques de l'aristocratie. On trouve dans les puissants royaumes de l'Est Africain des exemples caractéristiques de cette autorité, d'un côté – légalement – absolument sans bornes, de l'autre – politiquement – étroitement restreinte : « Dans le gouvernement des Ouganda et Ouanyoro, le roi domine officiellement toute la contrée, mais ce n'est là qu'une apparence de domination : en réalité le pays est soumis aux principaux chefs du royaume. Sous Mtesas ils incarnaient la résistance du peuple vis-à-vis des influences étrangères et Mouanga les craint lorsqu'il désire introduire quelque innovation. Mais bien que le pouvoir royal soit très restreint, en réalité il tient un rôle important quant aux cérémonies extérieures. Pour la masse du peuple le souverain est le maître absolu car il dispose librement de l'existence de ses sujets, et c'est seulement dans le cercle restreint des plus hauts courtisans que sa toute-puissance est entravée[16]. »

La même règle s'applique aussi aux peuples de l'Océanie, pour ne pas oublier le dernier des grands cercles formateurs d'Etats : « Nulle part une médiation représentative entre le prince et le peuple ne fait défaut (...) Le principe aristocratique corrige... le principe patriarcal. Le despotisme aigu provient de la pression des classes et des castes plutôt que de la volonté autoritaire d'un individu[17]. »

Notes

  1. ^ Ratzel, l, ch. 1, p. 263.
  2. ^ Franz Oppenheimer, Grossgrunrfeigentum und soziale Frage, II, 1, Berlin.
  3. ^ « Ce qui caractérise l'organisation nomade c'est la lité avec laquelle elle développe, du fonds patriarcal, des puissances despotiques d'une ée considérable. » (Ratzel, 1, ch. II, p. -389).
  4. ^ Ratzel, 1, ch. I, p. 408.
  5. ^ Cunow, ch. 1, p. 66-67 : il en est de même chez les Océaniens, par exemple à Radak. (Ratzel, 1, ch. I, p. 267.)
  6. ^ Nous trouvons de même auprès du bigot, Amenothès IV le « maire du palais » Haremheb « qui réunit les fonctions suprêmes militaires et administratives et possède la puissance d'un véritable régent ». (Schneider, Culture et mœurs des anciens Egyptiens, Leipzig, 1907.)
  7. ^ Buhl, ch. 1, p. 17.
  8. ^ Ratzel, l, ch. II, p. 66.
  9. ^ Id. 1, ch. II, p. 118.
  10. ^ Id. 1, ch. II, p. 167.
  11. ^ Id. 1, ch. II, p. 218.
  12. ^ Id. 1, ch. I, p. 125.
  13. ^ Id. 1, ch. I, p. 124.
  14. ^ Id. 1, ch. I, p. 125.
  15. ^ Id. 1, ch. I, p. 316.
  16. ^ Id. 1, ch. I, p. 215.
  17. ^ Id. 1, ch. I, p. 267-268.
  18. ^ 
  19. ^ 
  20. ^ 
  21. ^ 
  22. ^ 
  23. ^ 
  24. ^ 
  25. ^ 
  26. ^ 
  27. ^ 

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