Différences entre les versions de « Gustave de Molinari:Les Soirées de la rue Saint-Lazare - Neuvième soirée »

m
coquilles
(New page: {{titre|Les Soirées de la rue Saint-Lazare<br>Entretiens sur les lois économiques et défense de la propriété|[[Gustave de M...)
 
m (coquilles)
 
Ligne 309 : Ligne 309 :
L'ÉCONOMISTE.
L'ÉCONOMISTE.
    
    
Si nous avions assez de loisirs pour passer en revue toutes les autres industries privilégiées ou réglementées, la boulangerie, la boucherie, l'imprimerie, le notariat, le courage, la vente des effets publics, le barreau, la médecine, la prostitution, etc., vous verriez qu'en toutes choses le privilège et la réglementation ont donné les mêmes résultats désastreux : diminution et altération de la production d'une part, perturbation, iniquité de la répartition de l'autre.
Si nous avions assez de loisirs pour passer en revue toutes les autres industries privilégiées ou réglementées, la boulangerie, la boucherie, l'imprimerie, le notariat, le courtage, la vente des effets publics, le barreau, la médecine, la prostitution, etc., vous verriez qu'en toutes choses le privilège et la réglementation ont donné les mêmes résultats désastreux : diminution et altération de la production d'une part, perturbation, iniquité de la répartition de l'autre.


On a limité le nombre des boulangers dans les principaux centres de population. Mais on s'est aperçu que cette limitation mettait les consommateurs à la merci des boulangers, et l'on a établi un maximum pour le prix du pain. On a voulu corriger un règlement par un autre. A-t-on réussi ? Les manoeuvres qui s'opèrent journellement à la halle aux farines attestent le contraire. Des spéculateurs s'entendent avec les boulangers pour faire hausser d'une manière factice le cours des farines, le maximum est porté au dessus du cours réel du grain, et les auteurs de ces manoeuvres immorales empochent la différence.
On a limité le nombre des boulangers dans les principaux centres de population. Mais on s'est aperçu que cette limitation mettait les consommateurs à la merci des boulangers, et l'on a établi un maximum pour le prix du pain. On a voulu corriger un règlement par un autre. A-t-on réussi ? Les manoeuvres qui s'opèrent journellement à la halle aux farines attestent le contraire. Des spéculateurs s'entendent avec les boulangers pour faire hausser d'une manière factice le cours des farines, le maximum est porté au dessus du cours réel du grain, et les auteurs de ces manoeuvres immorales empochent la différence.
Ligne 361 : Ligne 361 :
L'ÉCONOMISTE.
L'ÉCONOMISTE.
    
    
Ce que nous deviendrions ? Nous serions guéris plus promptement et à moins de frais ; nos procès nous coûteraient moins cher et nos enfants recevraient une éducation plus substantielle, voilà tout ! Fiez-vous pour cela à la loi de l'offre et de la demande, sous un régime de libre-concurrence. Si l'enseignement devenait libre, les entrepreneurs d'éducation cesseraient-ils de demander des bons professeurs ? ceux-ci ne seraient-ils pas intéressés, en conséquence, à pouvoir offrir des connaissances solides et vastes ? Leur salaire ne se proportionnerait-il pas à leur mérite ? Si l'exercice de la médecine venait à être débarrassé des règlements qui l'entravent, les malades n'en continueraient-ils pas moins à s'adresser aux meilleurs aux meilleurs médecins ? Parmi les études aujourd'hui imposées aux médecins et aux avocats combien sont inutiles dans la pratique ? Combien tiennent la place de connaissances indispensables ? A quoi servent, je vous le demande, aux avocats et aux médecins le latin et le grec ?
Ce que nous deviendrions ? Nous serions guéris plus promptement et à moins de frais ; nos procès nous coûteraient moins cher et nos enfants recevraient une éducation plus substantielle, voilà tout ! Fiez-vous pour cela à la loi de l'offre et de la demande, sous un régime de libre-concurrence. Si l'enseignement devenait libre, les entrepreneurs d'éducation cesseraient-ils de demander des bons professeurs ? ceux-ci ne seraient-ils pas intéressés, en conséquence, à pouvoir offrir des connaissances solides et vastes ? Leur salaire ne se proportionnerait-il pas à leur mérite ? Si l'exercice de la médecine venait à être débarrassé des règlements qui l'entravent, les malades n'en continueraient-ils pas moins à s'adresser aux meilleurs médecins ? Parmi les études aujourd'hui imposées aux médecins et aux avocats combien sont inutiles dans la pratique ? Combien tiennent la place de connaissances indispensables ? A quoi servent, je vous le demande, aux avocats et aux médecins le latin et le grec ?


LE CONSERVATEUR.
LE CONSERVATEUR.
45

modifications