Différences entre les versions de « Ludwig von Mises:La Mentalité anti-capitaliste - La littérature dans un régime capitaliste »

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Comme toutes les nations se dirigent vers le socialisme, la liberté des auteurs disparaît peu à peu. Il devient jour après jour plus difficile de publier un livre ou un article dont le contenu déplait au gouvernement ou aux puissants groupes de pression. Les hérétiques ne sont pas encore « liquidés » comme en Russie, et leurs livres ne sont pas non plus brûlés par ordre de l'Inquisition. Il n'y a pas non plus de retour à l'ancien système de censure. Les soi-disant progressistes ont des armes bien plus efficaces à leur disposition. Leur principal outil d'oppression est de boycotter les auteurs, les directeurs d'édition, les éditeurs, les imprimeurs, les publicitaires et les lecteurs.
Comme toutes les nations se dirigent vers le socialisme, la liberté des auteurs disparaît peu à peu. Il devient jour après jour plus difficile de publier un livre ou un article dont le contenu déplait au gouvernement ou aux puissants groupes de pression. Les hérétiques ne sont pas encore « liquidés » comme en Russie, et leurs livres ne sont pas non plus brûlés par ordre de l'Inquisition. Il n'y a pas non plus de retour à l'ancien système de censure. Les soi-disant progressistes ont des armes bien plus efficaces à leur disposition. Leur principal outil d'oppression est de boycotter les auteurs, les directeurs d'édition, les éditeurs, les imprimeurs, les publicitaires et les lecteurs.


Tout le monde est libre de s'abstenir de lire les livres, les revues et les journaux qu'il n'aime pas et de recommander aux autres de les éviter. Mais c'est une autre histoire lorsque certaines personnes menacent d'autres individus de sérieuses représailles au cas où ils n'arrêteraient pas d'aider certaines publications et leurs éditeurs. Dans de nombreux pays les éditeurs de journaux et de magazines craignent la perspective d'un boycottage de la part des syndicats. Ils évitent les discussions franches sur la question et se soumettent tacitement aux diktats des leaders syndicaux 4.
Tout le monde est libre de s'abstenir de lire les livres, les revues et les journaux qu'il n'aime pas et de recommander aux autres de les éviter. Mais c'est une autre histoire lorsque certaines personnes menacent d'autres individus de sérieuses représailles au cas où ils n'arrêteraient pas d'aider certaines publications et leurs éditeurs. Dans de nombreux pays les éditeurs de journaux et de magazines craignent la perspective d'un boycottage de la part des syndicats. Ils évitent les discussions franches sur la question et se soumettent tacitement aux diktats des leaders syndicaux <ref>Sur le système de boycottage mis en place par l'Église catholique, cf. P. Blanshard, ''American Freedom and Catholic Power'', Boston, 1949, pp. 194-198.</ref>.


Les dirigeants syndicaux sont bien plus susceptibles que ne l'étaient les majestés royales ou impériales des époques passées. Ils ne supportent pas la plaisanterie. Leur susceptibilité a brisé la satire, la comédie et la comédie musicale au théâtre et a condamné les films de cinéma à la stérilité.
Les dirigeants syndicaux sont bien plus susceptibles que ne l'étaient les majestés royales ou impériales des époques passées. Ils ne supportent pas la plaisanterie. Leur susceptibilité a brisé la satire, la comédie et la comédie musicale au théâtre et a condamné les films de cinéma à la stérilité.
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Il n'est pas nécessaire de recommencer à nouveau une analyse détaillée de tous les sophismes et de toutes les contradictions qu'implique cette façon de penser. Il est suffisant de distinguer trois erreurs fondamentales.
Il n'est pas nécessaire de recommencer à nouveau une analyse détaillée de tous les sophismes et de toutes les contradictions qu'implique cette façon de penser. Il est suffisant de distinguer trois erreurs fondamentales.


Premièrement : Le grand conflit idéologique de notre époque n'est pas une lutte pour la répartition du « revenu national ». Ce n'est pas une dispute entre deux classes dont chacune désire s'approprier la plus grande part d'une somme disponible et devant être distribuée. C'est un désaccord concernant le choix le plus adéquat du système d'organisation économique de la société. La question est : lequel de ces deux systèmes, capitalisme ou socialisme, garantit-il une productivité plus grande des efforts humains en vue d'améliorer le niveau de vie des gens ? La question est aussi : le socialisme peut-il être considéré comme une solution alternative au capitalisme et une quelconque conduite rationnelle des activités de production, c'est-à-dire une conduite basée sur le calcul économique, peut-elle être effectuée dans un régime socialiste ? Le fanatisme et le dogmatisme des socialistes se manifestent dans le fait qu'ils refusent obstinément d'examiner ces questions. Avec eux, la conclusion est déjà réglée d'avance : le capitalisme est le pire de tous les maux et le socialisme est l'incarnation de tout ce qui est bien. Toute tentative d'analyser les problèmes économiques d'une communauté socialiste est considérée comme un crime de lèse-majesté. Comme la situation actuellement en vigueur dans les pays occidentaux ne permet pas encore de liquider, selon la méthode russe, de tels contrevenants, ils les insultent et les calomnient, jettent la suspicion sur leurs motivations et les boycottent 5.
Premièrement : Le grand conflit idéologique de notre époque n'est pas une lutte pour la répartition du « revenu national ». Ce n'est pas une dispute entre deux classes dont chacune désire s'approprier la plus grande part d'une somme disponible et devant être distribuée. C'est un désaccord concernant le choix le plus adéquat du système d'organisation économique de la société. La question est : lequel de ces deux systèmes, capitalisme ou socialisme, garantit-il une productivité plus grande des efforts humains en vue d'améliorer le niveau de vie des gens ? La question est aussi : le socialisme peut-il être considéré comme une solution alternative au capitalisme et une quelconque conduite rationnelle des activités de production, c'est-à-dire une conduite basée sur le calcul économique, peut-elle être effectuée dans un régime socialiste ? Le fanatisme et le dogmatisme des socialistes se manifestent dans le fait qu'ils refusent obstinément d'examiner ces questions. Avec eux, la conclusion est déjà réglée d'avance : le capitalisme est le pire de tous les maux et le socialisme est l'incarnation de tout ce qui est bien. Toute tentative d'analyser les problèmes économiques d'une communauté socialiste est considérée comme un crime de lèse-majesté. Comme la situation actuellement en vigueur dans les pays occidentaux ne permet pas encore de liquider, selon la méthode russe, de tels contrevenants, ils les insultent et les calomnient, jettent la suspicion sur leurs motivations et les boycottent <ref>Les deux dernières phrases ne se réfèrent pas aux trois ou quatre auteurs socialistes de notre époque qui — très tardivement en réalité en d'une manière très insatisfaisante — ont commencé à examiner les problèmes économiques du socialisme. Mais elles sont littéralement vraies pour tous les autres socialistes, depuis les origines des idées socialistes jusqu'à nos jours.</ref>.


Deuxièmement : Il n'y a pas de différence économique entre le socialisme et le communisme. Les deux termes se rapportent au même système d'organisation de la société, c'est-à-dire au contrôle public de tous les moyens de production, par opposition au contrôle privé des moyens de production, à savoir le capitalisme. Les deux termes, socialisme et communisme, sont synonymes. Le document que tous les socialistes marxistes considèrent comme le fondement inébranlable de leurs principes est intitulé Manifeste communiste. Inversement, le nom officiel de l'empire russe est Union des républiques socialistes soviétiques (U.R.S.S.) 6.
Deuxièmement : Il n'y a pas de différence économique entre le socialisme et le communisme. Les deux termes se rapportent au même système d'organisation de la société, c'est-à-dire au contrôle public de tous les moyens de production, par opposition au contrôle privé des moyens de production, à savoir le capitalisme. Les deux termes, socialisme et communisme, sont synonymes. Le document que tous les socialistes marxistes considèrent comme le fondement inébranlable de leurs principes est intitulé Manifeste communiste. Inversement, le nom officiel de l'empire russe est Union des républiques socialistes soviétiques (U.R.S.S.) <ref>Sur les tentatives de Staline de faire une distinction entre socialisme et communisme, cf. Mises, ''Planned Chaos'', Irvington-on-Hudson, 1947, pp. 44-46. (Trad. fr. : ''Le Chaos du planisme'').</ref>.


L'antagonisme entre les partis socialistes et communistes actuels ne concerne pas le but ultime de leurs politiques. Il concerne principalement la volonté des dictateurs russes d'assujettir autant de pays que possible, et en premier lieu les États-Unis. Il concerne, de plus, la question de savoir si la réalisation du contrôle public des moyens de production doit être obtenue par des méthodes constitutionnelles ou par un renversement violent du gouvernement en place.
L'antagonisme entre les partis socialistes et communistes actuels ne concerne pas le but ultime de leurs politiques. Il concerne principalement la volonté des dictateurs russes d'assujettir autant de pays que possible, et en premier lieu les États-Unis. Il concerne, de plus, la question de savoir si la réalisation du contrôle public des moyens de production doit être obtenue par des méthodes constitutionnelles ou par un renversement violent du gouvernement en place.
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La prédilection de ces auteurs pour traiter de la misère et de la détresse se transforme en une scandaleuse distorsion de la vérité quand ils laissent entendre qu'ils dépeignent une situation typique et représentative du capitalisme. L'information fournie par les données statistiques concernant la production et la vente de tous les articles de la production à grande échelle montre clairement que le salarié type ne vit pas dans les tréfonds de la misère.
La prédilection de ces auteurs pour traiter de la misère et de la détresse se transforme en une scandaleuse distorsion de la vérité quand ils laissent entendre qu'ils dépeignent une situation typique et représentative du capitalisme. L'information fournie par les données statistiques concernant la production et la vente de tous les articles de la production à grande échelle montre clairement que le salarié type ne vit pas dans les tréfonds de la misère.


Le représentant le plus éminent de l'école de la littérature « sociale » est Émile Zola. Il a établi le modèle qu'une foule d'imitateurs moins doués a adopté. A son avis l'art devait être intimement lié à la science. Il devait se fonder sur la recherche et illustrer les trouvailles de la science. Or le principal résultat des sciences sociales, selon Zola, était le dogme expliquant que le capitalisme serait le pire de tous les maux et que l'avènement du socialisme serait à la fois inévitable et hautement désirable. Ses romans étaient « en fait un ensemble d'homélies socialistes » 7. Mais Zola, avec ses préjugés et son zèle prosocialiste, fut vite surpassé par la littérature « prolétarienne » de ses adeptes.
Le représentant le plus éminent de l'école de la littérature « sociale » est Émile Zola. Il a établi le modèle qu'une foule d'imitateurs moins doués a adopté. A son avis l'art devait être intimement lié à la science. Il devait se fonder sur la recherche et illustrer les trouvailles de la science. Or le principal résultat des sciences sociales, selon Zola, était le dogme expliquant que le capitalisme serait le pire de tous les maux et que l'avènement du socialisme serait à la fois inévitable et hautement désirable. Ses romans étaient « en fait un ensemble d'homélies socialistes » <ref>Cf. P. Martino dans ''Encyclopedia of the Social Science'', Vol. XV, p. 537.</ref>. Mais Zola, avec ses préjugés et son zèle prosocialiste, fut vite surpassé par la littérature « prolétarienne » de ses adeptes.


Les critiques littéraires « prolétariens » prétendent que ces auteurs « prolétariens » ne font que traiter des faits bruts de l'expérience du prolétariat 8. Toutefois, ces auteurs ne font pas que rapporter des faits. Ils les interprètent du point de vue des enseignements de Marx, de Veblen et des Webb. Cette interprétation est le fond de leurs écrits, le point saillant qui les caractérise comme propagande prosocialiste. Ces écrivains considèrent les dogmes sur lesquels reposent leur explication des événements comme étant évidents et irréfutables, et sont pleinement convaincus que leurs lecteurs partagent leur confiance. Il leur semble ainsi souvent superflu de mentionner explicitement les doctrines. Ils ne s'y réfèrent parfois que par insinuation. Mais ceci ne change pas le fait que tout ce qu'ils font passer dans leurs livres dépend de la validité des principes socialistes et des constructions pseudo-économiques. Leur fiction est une illustration des leçons des doctrinaires anti-capitalistes et s'effondre avec elles.
Les critiques littéraires « prolétariens » prétendent que ces auteurs « prolétariens » ne font que traiter des faits bruts de l'expérience du prolétariat <ref>Cf. J. Freeman, ''Introduction to Proletarian Literature in the United States, an Anthology'', New York, 1935, pp. 9-28.</ref>. Toutefois, ces auteurs ne font pas que rapporter des faits. Ils les interprètent du point de vue des enseignements de Marx, de Veblen et des Webb. Cette interprétation est le fond de leurs écrits, le point saillant qui les caractérise comme propagande prosocialiste. Ces écrivains considèrent les dogmes sur lesquels reposent leur explication des événements comme étant évidents et irréfutables, et sont pleinement convaincus que leurs lecteurs partagent leur confiance. Il leur semble ainsi souvent superflu de mentionner explicitement les doctrines. Ils ne s'y réfèrent parfois que par insinuation. Mais ceci ne change pas le fait que tout ce qu'ils font passer dans leurs livres dépend de la validité des principes socialistes et des constructions pseudo-économiques. Leur fiction est une illustration des leçons des doctrinaires anti-capitalistes et s'effondre avec elles.


La deuxième catégorie des auteurs de fiction « prolétarienne » sont ceux qui sont nés dans le milieu de prolétaires qu'ils décrivent dans leurs livres. Ces hommes sont sortis de cet environnement de travailleurs manuels et ont rejoint les rangs des professions libérales. Ils ne sont pas, contrairement aux auteurs prolétariens issus d'un milieu « bourgeois », dans la nécessité d'apprendre quelque chose sur la vie des salariés. Ils peuvent utiliser leur propre expérience.
La deuxième catégorie des auteurs de fiction « prolétarienne » sont ceux qui sont nés dans le milieu de prolétaires qu'ils décrivent dans leurs livres. Ces hommes sont sortis de cet environnement de travailleurs manuels et ont rejoint les rangs des professions libérales. Ils ne sont pas, contrairement aux auteurs prolétariens issus d'un milieu « bourgeois », dans la nécessité d'apprendre quelque chose sur la vie des salariés. Ils peuvent utiliser leur propre expérience.
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Si de tels auteurs se laissent aller à écrire ce qui est en réalité une prose prosocialiste, ils ne sont pas sincères. Leurs romans et leurs pièces ne sont pas véridiques et sont donc bonnes à jeter à la poubelle. Ils sont bien en deçà du niveau des livres de leurs collègues d'origine « bourgeoise », qui au moins croient ce qu'ils écrivent.
Si de tels auteurs se laissent aller à écrire ce qui est en réalité une prose prosocialiste, ils ne sont pas sincères. Leurs romans et leurs pièces ne sont pas véridiques et sont donc bonnes à jeter à la poubelle. Ils sont bien en deçà du niveau des livres de leurs collègues d'origine « bourgeoise », qui au moins croient ce qu'ils écrivent.


Les auteurs socialistes ne se contentent pas de dépeindre la situation des victimes du capitalisme. Ils s'occupent aussi de la vie et des actions de ses bénéficiaires : les hommes d'affaires. Ils sont résolus à révéler aux lecteurs comment naissent les profits. Comme ils ne sont pas eux-mêmes — Dieu merci — familiers d'un sujet aussi sale, ils cherchent d'abord des informations dans les livres des historiens compétents. Voici ce que ces experts leur racontent sur les « gangsters de la finance » et les « requins de l'industrie » et sur la façon dont ils acquièrent leurs richesses : « Il commença sa carrière comme conducteur de bestiaux, ce qui veut dire qu'il achetait le bétail des fermiers et le menait au marché pour l'y vendre. Le bétail était vendu aux bouchers d'après son poids. Juste avant de se rendre au marché, il gavait les bêtes de sel et leur donnait à boire de grandes quantités d'eau. Un gallon d'eau pesait environ huit livres. Mettez trois ou quatre gallons d'eau dans une vache, et vous avez quelque chose en plus quand il s'agit de la vendre. » 9 Dans la même veine, des douzaines et des douzaines de romans et de pièces de théâtre racontent les transactions du vilain de leur intrigue : l'homme d'affaires. Les magnats de l'industrie deviennent riches en vendant de l'acier fendu et de la nourriture avariée, des chaussures avec des semelles en carton et des articles de coton présentés comme de la soie. Ils soudoient les sénateurs et les gouverneurs, les juges et la police. Ils trompent leurs clients et leurs employés. C'est une histoire très simple.
Les auteurs socialistes ne se contentent pas de dépeindre la situation des victimes du capitalisme. Ils s'occupent aussi de la vie et des actions de ses bénéficiaires : les hommes d'affaires. Ils sont résolus à révéler aux lecteurs comment naissent les profits. Comme ils ne sont pas eux-mêmes — Dieu merci — familiers d'un sujet aussi sale, ils cherchent d'abord des informations dans les livres des historiens compétents. Voici ce que ces experts leur racontent sur les « gangsters de la finance » et les « requins de l'industrie » et sur la façon dont ils acquièrent leurs richesses : « Il commença sa carrière comme conducteur de bestiaux, ce qui veut dire qu'il achetait le bétail des fermiers et le menait au marché pour l'y vendre. Le bétail était vendu aux bouchers d'après son poids. Juste avant de se rendre au marché, il gavait les bêtes de sel et leur donnait à boire de grandes quantités d'eau. Un gallon d'eau pesait environ huit livres. Mettez trois ou quatre gallons d'eau dans une vache, et vous avez quelque chose en plus quand il s'agit de la vendre. » <ref>Cf. Woodward (''A New American History'', New York, 1938, p. 608) qui raconte la biographie d'un homme d'affaires qui subventionnait un séminaire de théologie.</ref> Dans la même veine, des douzaines et des douzaines de romans et de pièces de théâtre racontent les transactions du vilain de leur intrigue : l'homme d'affaires. Les magnats de l'industrie deviennent riches en vendant de l'acier fendu et de la nourriture avariée, des chaussures avec des semelles en carton et des articles de coton présentés comme de la soie. Ils soudoient les sénateurs et les gouverneurs, les juges et la police. Ils trompent leurs clients et leurs employés. C'est une histoire très simple.


Il n'est jamais venu à l'esprit de ces auteurs que leur narration présente implicitement tous les autres Américains comme de parfaits idiots que tout vaurien peut facilement duper. L'astuce mentionnée plus haut sur les vaches gonflées est la méthode d'arnaque la plus primitive et la plus ancienne. Il est difficile de croire qu'il reste quelque part dans le monde des acheteurs de bétail assez stupides pour s'y laisser prendre. Supposer qu'il y a aux États-Unis des bouchers qui pourraient se laisser tromper de cette façon, c'est trop attendre de la simplicité du lecteur. Il en va de même pour toutes les fables similaires.
Il n'est jamais venu à l'esprit de ces auteurs que leur narration présente implicitement tous les autres Américains comme de parfaits idiots que tout vaurien peut facilement duper. L'astuce mentionnée plus haut sur les vaches gonflées est la méthode d'arnaque la plus primitive et la plus ancienne. Il est difficile de croire qu'il reste quelque part dans le monde des acheteurs de bétail assez stupides pour s'y laisser prendre. Supposer qu'il y a aux États-Unis des bouchers qui pourraient se laisser tromper de cette façon, c'est trop attendre de la simplicité du lecteur. Il en va de même pour toutes les fables similaires.


Dans sa vie privée l'homme d'affaires, tel que le dépeint l'auteur « progressiste », est un barbare, un joueur et un ivrogne. Il passe ses jours aux courses, ses soirées dans les boîtes de nuit et ses nuits avec ses maîtresses. Comme Marx et Engels l'ont souligné dans le Manifeste communiste, ces « bourgeois, non contents d'avoir à leur disposition les femmes et les filles des prolétaires, sans parler de la prostitution officielle, trouvent un plaisir singulier à se cocufier mutuellement. » Voilà le reflet du monde des affaires américain tel que le renvoie une grande partie de la littérature américaine 10.
Dans sa vie privée l'homme d'affaires, tel que le dépeint l'auteur « progressiste », est un barbare, un joueur et un ivrogne. Il passe ses jours aux courses, ses soirées dans les boîtes de nuit et ses nuits avec ses maîtresses. Comme Marx et Engels l'ont souligné dans le Manifeste communiste, ces « bourgeois, non contents d'avoir à leur disposition les femmes et les filles des prolétaires, sans parler de la prostitution officielle, trouvent un plaisir singulier à se cocufier mutuellement. » Voilà le reflet du monde des affaires américain tel que le renvoie une grande partie de la littérature américaine <ref>Cf. la brillante analyse de John Chamberlain, « The Businessman in Fiction » (''Fortune'', novembre 1948, pp. 134-148.</ref>.
 


==NOTES==
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