Différences entre les versions de « Henry Hazlitt:L'Économie politique en une leçon - Chapitre XIII – La "parité" des prix »

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Après avoir fait, dans l'édition de 1946, la comparaison citée plus haut, j'indiquais que le même type d'accroissement de la productivité avait également en partie conduit à la baisse des prix des produits agricoles. « Dans les cinq années de 1955 à 1959, une moyenne de 428 livres de coton était cultivée aux États-Unis par arpent (1 arpent = 1 acre =1 demi-hectare environ), à comparer avec la moyenne de 260 livres des cinq années entre 1939 et 1943 et de la moyenne de seulement 188 livres pour la période de « base » des cinq années entre 1909 et 1913 ». Lorsqu'on met à jour ces comparaisons, elles montrent que l'accroissement de la productivité agricole a continué, bien qu'à un rythme plus lent. Dans les cinq années entre 1968 et 1972, on cultivait une moyenne de 467 livres de coton par arpent. De même, dans les cinq années entre 1968 et 1972, on obtenait une moyenne de 84 boisseaux de maïs par acre, contre une moyenne de seulement 26,1 boisseaux de 1935 à 1939, et une moyenne de 31,3 boisseaux de blé par acre, contre une moyenne de seulement 13,2 lors de la période précédente.
Après avoir fait, dans l'édition de 1946, la comparaison citée plus haut, j'indiquais que le même type d'accroissement de la productivité avait également en partie conduit à la baisse des prix des produits agricoles. « Dans les cinq années de 1955 à 1959, une moyenne de 428 livres de coton était cultivée aux États-Unis par arpent (1 arpent = 1 acre =1 demi-hectare environ), à comparer avec la moyenne de 260 livres des cinq années entre 1939 et 1943 et de la moyenne de seulement 188 livres pour la période de « base » des cinq années entre 1909 et 1913 ». Lorsqu'on met à jour ces comparaisons, elles montrent que l'accroissement de la productivité agricole a continué, bien qu'à un rythme plus lent. Dans les cinq années entre 1968 et 1972, on cultivait une moyenne de 467 livres de coton par arpent. De même, dans les cinq années entre 1968 et 1972, on obtenait une moyenne de 84 boisseaux de maïs par acre, contre une moyenne de seulement 26,1 boisseaux de 1935 à 1939, et une moyenne de 31,3 boisseaux de blé par acre, contre une moyenne de seulement 13,2 lors de la période précédente.


Les prix de revient des denrées agricoles subirent aussi une diminution appréciable du fait d'un meilleur emploi des engrais chimiques, d'une meilleure sélection des semences et d'une plus grande mécanisation grâce à l'emploi du tracteur automobile, de la machine à égrener le maïs, et de la machine à cueillir le coton ; « dans certaines grandes fermes complètement mécanisées et gérées selon les méthodes du travail en série, la main-d'œuvre nécessaire pour produire autant qu'il y a quelques années se trouve réduite d'un tiers ou d'un cinquième » (New York Times, 2 janvier 1946 [Bien entendu, les plans de restriction ont eux-mêmes aidé à améliorer le rendement agricole par unité de surface cultivée — premièrement parce que les surfaces que les fermiers cessèrent de cultiver étaient naturellement les moins productives ; et, deuxièmement, parce que les prix élevés soutenus rendaient rentable une augmentation de la dose de fertilisants par hectare. Ainsi, le plan gouvernemental de restriction avait un effet contraire à celui recherché. (traduit par Hervé de Quengo)]). Et pourtant aucun apôtre de la « parité » ne mentionne ces faits.
Les prix de revient des denrées agricoles subirent aussi une diminution appréciable du fait d'un meilleur emploi des engrais chimiques, d'une meilleure sélection des semences et d'une plus grande mécanisation grâce à l'emploi du tracteur automobile, de la machine à égrener le maïs, et de la machine à cueillir le coton ; « dans certaines grandes fermes complètement mécanisées et gérées selon les méthodes du travail en série, la main-d'œuvre nécessaire pour produire autant qu'il y a quelques années se trouve réduite d'un tiers ou d'un cinquième » (''New York Times'', 2 janvier 1946 [Bien entendu, les plans de restriction ont eux-mêmes aidé à améliorer le rendement agricole par unité de surface cultivée — premièrement parce que les surfaces que les fermiers cessèrent de cultiver étaient naturellement les moins productives ; et, deuxièmement, parce que les prix élevés soutenus rendaient rentable une augmentation de la dose de fertilisants par hectare. Ainsi, le plan gouvernemental de restriction avait un effet contraire à celui recherché. (traduit par Hervé de Quengo)]). Et pourtant aucun apôtre de la « parité » ne mentionne ces faits.


Ce refus d'étendre le principe de la « parité » à toute l'économie du pays n'est pas la seule preuve que ce plan ne s'inspire pas de l'intérêt général mais n'est qu'un moyen mis au service d'intérêts privés. Il en existe une autre preuve dans le fait que lorsque les prix agricoles dépassent naturellement le prix « paritaire », ou lorsque la tactique gouvernementale les y porte, il ne se trouve personne parmi le « groupe paysan » du Congrès, pour exiger que ces prix soient ramenés à la parité, ou pour qu'ils soient grevés d'une pénalité compensatrice. Le système de la parité est à sens unique, telle est la règle.
Ce refus d'étendre le principe de la « parité » à toute l'économie du pays n'est pas la seule preuve que ce plan ne s'inspire pas de l'intérêt général mais n'est qu'un moyen mis au service d'intérêts privés. Il en existe une autre preuve dans le fait que lorsque les prix agricoles dépassent naturellement le prix « paritaire », ou lorsque la tactique gouvernementale les y porte, il ne se trouve personne parmi le « groupe paysan » du Congrès, pour exiger que ces prix soient ramenés à la parité, ou pour qu'ils soient grevés d'une pénalité compensatrice. Le système de la parité est à sens unique, telle est la règle.
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Ce système entraîne, naturellement, certains changements dans la répartition des ventes de produits industriels. Les marchands de machines agricoles et les maisons de vente au catalogue par colis postaux font de meilleures affaires, mais le grand magasin dans les villes voit ses ventes diminuer.
Ce système entraîne, naturellement, certains changements dans la répartition des ventes de produits industriels. Les marchands de machines agricoles et les maisons de vente au catalogue par colis postaux font de meilleures affaires, mais le grand magasin dans les villes voit ses ventes diminuer.


Les choses cependant ne s'arrêtent pas là. Cette politique se solde, non par un gain net, mais par une perte sèche. Elle ne comporte pas seulement un transfert de pouvoir d'achat du consommateur des villes ou du contribuable en général, ou des deux, au fermier. Elle implique en même temps une diminution arbitraire de la production des denrées agricoles, afin de faire monter les prix. Cela revient à une diminution de la richesse publique, car il en résulte finalement qu'il y a moins de produits alimentaires à consommer. La façon dont s'obtient cette destruction de la richesse publique dépend de la méthode spécifique employée pour faire monter les prix. Elle peut signifier une destruction systématique des denrées produites — comme lorsque le Brésil brûle son café. Elle peut signifier une réduction obligatoire des surfaces ensemencées, comme dans le cas du Plan A.A.A. (Agricultural Administration Acreage) américain. Nous examinerons les effets de quelques-unes de ces méthodes lorsque nous en viendrons à une discussion générale du contrôle des prix par le Gouvernement.
Les choses cependant ne s'arrêtent pas là. Cette politique se solde, non par un gain net, mais par une perte sèche. Elle ne comporte pas seulement un transfert de pouvoir d'achat du consommateur des villes ou du contribuable en général, ou des deux, au fermier. Elle implique en même temps une diminution arbitraire de la production des denrées agricoles, afin de faire monter les prix. Cela revient à une diminution de la richesse publique, car il en résulte finalement qu'il y a moins de produits alimentaires à consommer. La façon dont s'obtient cette destruction de la richesse publique dépend de la méthode spécifique employée pour faire monter les prix. Elle peut signifier une destruction systématique des denrées produites — comme lorsque le Brésil brûle son café. Elle peut signifier une réduction obligatoire des surfaces ensemencées, comme dans le cas du ''Plan A.A.A.'' (''Agricultural Administration Acreage'') américain. Nous examinerons les effets de quelques-unes de ces méthodes lorsque nous en viendrons à une discussion générale du contrôle des prix par le Gouvernement.


Toutefois, nous pouvons déjà indiquer que lorsque le fermier réduit sa production de blé pour obtenir un prix « paritaire », il obtient évidemment une somme plus élevée pour chaque boisseau de blé vendu, mais il vend moins de boisseaux. Il en résulte que ses revenus ne s'accroissent pas en proportion des prix. Il arrive même que certains partisans de la parité des prix s'arment de ce fait pour réclamer, en faveur du fermier, « la parité des revenus ». Mais celle-ci ne peut exister que si on lui verse des subventions aux dépens de l'ensemble des contribuables. En d'autres termes, on propose d'aider les fermiers, et de réduire encore davantage le pouvoir d'achat des ouvriers des villes et des autres groupes de consommateurs.
Toutefois, nous pouvons déjà indiquer que lorsque le fermier réduit sa production de blé pour obtenir un prix « paritaire », il obtient évidemment une somme plus élevée pour chaque boisseau de blé vendu, mais il vend moins de boisseaux. Il en résulte que ses revenus ne s'accroissent pas en proportion des prix. Il arrive même que certains partisans de la parité des prix s'arment de ce fait pour réclamer, en faveur du fermier, « la parité des revenus ». Mais celle-ci ne peut exister que si on lui verse des subventions aux dépens de l'ensemble des contribuables. En d'autres termes, on propose d'aider les fermiers, et de réduire encore davantage le pouvoir d'achat des ouvriers des villes et des autres groupes de consommateurs.
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