Différences entre les versions de « Jean-Baptiste Say:Traité d'économie politique - Livre II - Chapitre VIII »

Aller à la navigation Aller à la recherche
m
aucun résumé de modification
(Nouvelle page : __NOTOC__ __NOEDITSECTION__ {{titre|Traité d'économie politique|Jean-Baptiste Say|Livre Second<br />Chapitre VIII - Du reven...)
 
m
 
(Une version intermédiaire par le même utilisateur non affichée)
Ligne 1 : Ligne 1 :
__NOTOC__
__NOTOC__
__NOEDITSECTION__
__NOEDITSECTION__
{{Navigateur|[[Jean-Baptiste Say:Traité d'économie politique - Livre II - Chapitre VII|Des revenus industriels]]|[[Jean-Baptiste Say]]&nbsp;-&nbsp;[[Jean-Baptiste Say:Traité d'économie politique|Traité d'économie politique]]|[[Jean-Baptiste Say:Traité d'économie politique - Livre II - Chapitre IX|Des revenus territoriaux]]}}
{{titre|[[Jean-Baptiste Say:Traité d'économie politique|Traité d'économie politique]]|[[Jean-Baptiste Say]]|Livre Second<br />Chapitre VIII - Du revenu des capitaux.}}
{{titre|[[Jean-Baptiste Say:Traité d'économie politique|Traité d'économie politique]]|[[Jean-Baptiste Say]]|Livre Second<br />Chapitre VIII - Du revenu des capitaux.}}


Ligne 36 : Ligne 38 :
les prêteurs ne reçurent plus en remboursement une valeur égale à celle qu'ils avaient prêtée.
les prêteurs ne reçurent plus en remboursement une valeur égale à celle qu'ils avaient prêtée.


Cela suffit pour expliquer et pour justifier le gros intérêt qu'ils exigeaient ; sans compter qu'à une époque où l'on empruntait, non pas tant pour former des entreprises industrielles, que pour soutenir des guerres et fournir à des dissipations et à des projets hasardeux, à une époque où les lois étaient sans force et les prêteurs hors d'état d'exercer avec succès une action contre leurs débiteurs, il leur fallait une grosse assurance pour couvrir l'incertitude du remboursement. La prime d'assurance formait la majeure partie de ce qui portait le nom d'''intérêt'' ou d'''usure'' ; et l'intérêt véritable, le loyer pour l'usage du capital, se réduisait à fort peu de chose.
Cela suffit pour expliquer et pour justifier le gros intérêt qu'ils exigeaient ; sans compter qu'à une époque où l'on empruntait, non pas tant pour former des entreprises industrielles, que pour soutenir des guerres et fournir à des dissipations et à des projets hasardeux, à une époque où les lois étaient sans force et les prêteurs hors d'état d'exercer avec succès une action contre leurs débiteurs, il leur fallait une grosse assurance pour couvrir l'incertitude du remboursement. La prime d'assurance formait la majeure partie de ce qui portait le nom d’''intérêt'' ou d’''usure'' ; et l'intérêt véritable, le loyer pour l'usage du capital, se réduisait à fort peu de chose.


Je dis ''à fort peu de chose'' ; car, quoique les capitaux fussent rares, je soupçonne que les emplois productifs étaient plus rares encore. Sur les 86 pour cent d'intérêt payés sous le roi Jean, il n'y avait peut-être pas plus de 3 à 4 pour cent qui représentassent le service productif des capitaux prêtés ; tous les services productifs sont mieux payés de nos jours qu'ils ne l'étaient alors, et le service productif des capitaux ne peut guère actuellement être évalué à plus de 5 pour cent ; ce qui excède ce taux représente la prime d'assurance réclamée par le prêteur.
Je dis ''à fort peu de chose'' ; car, quoique les capitaux fussent rares, je soupçonne que les emplois productifs étaient plus rares encore. Sur les 86 pour cent d'intérêt payés sous le roi Jean, il n'y avait peut-être pas plus de 3 à 4 pour cent qui représentassent le service productif des capitaux prêtés ; tous les services productifs sont mieux payés de nos jours qu'ils ne l'étaient alors, et le service productif des capitaux ne peut guère actuellement être évalué à plus de 5 pour cent ; ce qui excède ce taux représente la prime d'assurance réclamée par le prêteur.
Ligne 102 : Ligne 104 :
Or, la justice peut bien vouloir que le détenteur d'un capital le rende, et même avec les intérêts ; mais pour qu'il le rende, il faut qu'elle le suppose encore entre ses mains ; et elle ne peut le supposer entre ses mains qu'autant qu'il l'a fait valoir de la manière la moins hasardeuse, et par conséquent qu'il en a retiré le plus bas de tous les intérêts.
Or, la justice peut bien vouloir que le détenteur d'un capital le rende, et même avec les intérêts ; mais pour qu'il le rende, il faut qu'elle le suppose encore entre ses mains ; et elle ne peut le supposer entre ses mains qu'autant qu'il l'a fait valoir de la manière la moins hasardeuse, et par conséquent qu'il en a retiré le plus bas de tous les intérêts.


Mais ce taux ne devrait pas porter le nom d'''intérêt légal'', par la raison qu'il ne doit point y avoir d'''intérêt illégal'', pas plus qu'il n'y a un cours des changes illégal, un prix illégal pour le vin, la toile et les autres denrées.
Mais ce taux ne devrait pas porter le nom d’''intérêt légal'', par la raison qu'il ne doit point y avoir d’''intérêt illégal'', pas plus qu'il n'y a un cours des changes illégal, un prix illégal pour le vin, la toile et les autres denrées.


C'est ici le lieu de combattre une erreur bien généralement répandue.
C'est ici le lieu de combattre une erreur bien généralement répandue.
Ligne 167 : Ligne 169 :


Il est heureux que la pente naturelle des choses entraîne les capitaux préférablement, non là où ils feraient les plus gros profits, mais où leur action est le plus profitable à la société. Les emplois qu'on préfère sont en général les plus proches, et d'abord l'amélioration de ses terres, qu'on regarde comme le plus solide de tous ; ensuite les manufactures et le commerce intérieur ; et, après tout le reste, le commerce extérieur, le commerce de transport, le commerce lointain. Le possesseur d'un capital préfère l'employer près de lui plutôt qu'au loin, et d'autant plus qu'il est moins riche. Il le regarde comme trop aventuré lorsqu'il faut le perdre de vue longtemps, le confier des mains étrangères, attendre des retours tardifs, et s'exposer à actionner des débiteurs dont la marche errante ou la législation des autres pays protègent la mauvaise foi. Ce n'est que par l'appât des privilèges et d'un gain forcé, ou par le découragement où l'on jette l'industrie dans l'intérieur, qu'on engage une nation dont les capitaux ne sont pas très abondants, à faire le commerce des Indes ou celui des colonies.
Il est heureux que la pente naturelle des choses entraîne les capitaux préférablement, non là où ils feraient les plus gros profits, mais où leur action est le plus profitable à la société. Les emplois qu'on préfère sont en général les plus proches, et d'abord l'amélioration de ses terres, qu'on regarde comme le plus solide de tous ; ensuite les manufactures et le commerce intérieur ; et, après tout le reste, le commerce extérieur, le commerce de transport, le commerce lointain. Le possesseur d'un capital préfère l'employer près de lui plutôt qu'au loin, et d'autant plus qu'il est moins riche. Il le regarde comme trop aventuré lorsqu'il faut le perdre de vue longtemps, le confier des mains étrangères, attendre des retours tardifs, et s'exposer à actionner des débiteurs dont la marche errante ou la législation des autres pays protègent la mauvaise foi. Ce n'est que par l'appât des privilèges et d'un gain forcé, ou par le découragement où l'on jette l'industrie dans l'intérieur, qu'on engage une nation dont les capitaux ne sont pas très abondants, à faire le commerce des Indes ou celui des colonies.
</div>
{{Navigateur|[[Jean-Baptiste Say:Traité d'économie politique - Livre II - Chapitre VII|Des revenus industriels]]|[[Jean-Baptiste Say]]&nbsp;-&nbsp;[[Jean-Baptiste Say:Traité d'économie politique|Traité d'économie politique]]|[[Jean-Baptiste Say:Traité d'économie politique - Livre II - Chapitre IX|Des revenus territoriaux]]}}
273

modifications

Menu de navigation