Différences entre les versions de « Étienne Bonnot de Condillac:Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre - Des richesses respectives des nations »

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Mais, direz-vous, il importe d’attirer chez nous, autant qu’il est possible, l’or et l’argent des nations étrangères. Il faut donc empêcher qu’elles ne nous vendent les choses produites ou manufacturées chez elles, et les forcer d’acheter les choses produites ou manufacturées chez nous.
Mais, direz-vous, il importe d’attirer chez nous, autant qu’il est possible, l’or et l’argent des nations étrangères. Il faut donc empêcher qu’elles ne nous vendent les choses produites ou manufacturées chez elles, et les forcer d’acheter les choses produites ou manufacturées chez nous.


Vous croyez donc qu’un million en or-et en argent est une plus grande richesse qu’un million en productions, ou qu’un million en matières premières mises en œuvres ! Vous en êtes encore à ignorer que les productions sont la première richesse ! Que ferez-vous donc si les autres nations qui raisonneront tout aussi mal que vous, veulent aussi attirer chez elles votre or et votre argent ? C’est ce qu’elles tenteront. Tous les peuples seront donc occupés à empêcher que les marchandises étrangères n’entrent chez eux ; et, s’ils y réussissent, c’est une conséquence nécessaire que les marchandises nationales ne sortent de chez aucun. Pour avoir voulu, chacun exclusivement, trouver un grand bénéfice dans le commerce, ils cesseront de commercer entre eux et ils se priveront à l’envi de tout bénéfice.
Vous croyez donc qu’un million en or-et en argent est une plus grande richesse qu’un million en productions, ou qu’un million en matières premières mises en œuvres ! Vous en êtes encore à ignorer que les productions sont la première richesse ! Que ferez-vous donc si les autres nations qui raisonneront tout aussi mal que vous, veulent aussi attirer chez elles votre or et votre argent ? C’est ce qu’elles tenteront. Tous les peuples seront donc occupés à empêcher que les marchandises étrangères n’entrent chez eux ; et, s’ils y réussissent, c’est une conséquence nécessaire que les marchandises nationales ne sortent de chez aucun. Pour avoir voulu, chacun exclusivement, trouver un grand bénéfice dans le commerce, ils cesseront de commercer entre eux et ils se priveront à l’envie de tout bénéfice.


Voilà l’effet des prohibitions. Qui néanmoins oserait assurer que l’Europe ouvrira les yeux ! Je le desire : mais je connais la force des préjugés, et je ne l’espère pas.
Voilà l’effet des prohibitions. Qui néanmoins oserait assurer que l’Europe ouvrira les yeux ! Je le desire : mais je connais la force des préjugés, et je ne l’espère pas.
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Je dis que, dans cette supposition, le commerce des grains doit être pour la France plus avantageux que pour toute autre nation.
Je dis que, dans cette supposition, le commerce des grains doit être pour la France plus avantageux que pour toute autre nation.


Il est certain que le vendeur vend plus avantageusement, lorsqu’un plus grand nombre d’acheteurs lui font à l’envi un plus grand nombre de demandes. La France trouvera donc de l’avantage dans la vente de ses grains, si, ne se bornant pas à vendre à ceux qui consomment chez elle, elle vend encore à ceux qui consomment dans les États où il lui est permis d’importer.
Il est certain que le vendeur vend plus avantageusement, lorsqu’un plus grand nombre d’acheteurs lui font à l’envie un plus grand nombre de demandes. La France trouvera donc de l’avantage dans la vente de ses grains, si, ne se bornant pas à vendre à ceux qui consomment chez elle, elle vend encore à ceux qui consomment dans les États où il lui est permis d’importer.


Il est évident que, si elle pouvait également importer dans toute l’Europe, elle vendrait avec plus d’avantages encore, puisqu’un plus grand nombre d’acheteurs lui ferait un plus grand nombre de demandes. Si son avantage n’est pas tel qu’il pourrait être, c’est donc parce qu’elle ne peut pas importer partout également.
Il est évident que, si elle pouvait également importer dans toute l’Europe, elle vendrait avec plus d’avantages encore, puisqu’un plus grand nombre d’acheteurs lui ferait un plus grand nombre de demandes. Si son avantage n’est pas tel qu’il pourrait être, c’est donc parce qu’elle ne peut pas importer partout également.
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