Différences entre les versions de « Étienne Bonnot de Condillac:Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre - Atteintes portées au commerce : obstacles à la circulation des grains »

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En effet, pour réussir dans quelque espèce de commerce que ce soit, il ne suffit pas d’avoir la liberté de le faire ; il faut, comme nous l’avons remarqué, avoir acquis des connaissances, et ces connaissances ne peuvent être que le fruit de l’expérience, qui est toujours lente. Il faut encore avoir des fonds, des magasins, des voituriers, des commissionnaires, des correspondants : il faut, en un mot, avoir pris bien des précautions et bien des mesures.
En effet, pour réussir dans quelque espèce de commerce que ce soit, il ne suffit pas d’avoir la liberté de le faire ; il faut, comme nous l’avons remarqué, avoir acquis des connaissances, et ces connaissances ne peuvent être que le fruit de l’expérience, qui est toujours lente. Il faut encore avoir des fonds, des magasins, des voituriers, des commissionnaires, des correspondants : il faut, en un mot, avoir pris bien des précautions et bien des mesures.


La liberté, rendue au commerce des grains, était donc un bienfait dont on ne pouvait pas jouir aussi-tôt qu’il était accordé. Un mot du monarque avait pu anéantir cette liberté; un mot ne la reproduisait pas, et il y eut cherté peu de mois après.
La liberté, rendue au commerce des grains, était donc un bienfait dont on ne pouvait pas jouir aussitôt qu’il était accordé. Un mot du monarque avait pu anéantir cette liberté; un mot ne la reproduisait pas, et il y eut cherté peu de mois après.


Voilà donc ce que produit la liberté : c’est ainsi que raisonnait le peuple, et le peuple était presque toute la nation. On croyait que la cherté était un effet de la liberté. On ne voulait pas voir que le monopole n’avait pas pu tomber sous les premiers coups qu’on lui portait, et qu’il ne pouvait pas y avoir encore assez de marchands pour mettre les grains à leur vrai prix.
Voilà donc ce que produit la liberté : c’est ainsi que raisonnait le peuple, et le peuple était presque toute la nation. On croyait que la cherté était un effet de la liberté. On ne voulait pas voir que le monopole n’avait pas pu tomber sous les premiers coups qu’on lui portait, et qu’il ne pouvait pas y avoir encore assez de marchands pour mettre les grains à leur vrai prix.
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