Différences entre les versions de « Walter Lippmann:La Cité libre - Chapitre 6 - l'abondance planifiée en temps de paix »

Aller à la navigation Aller à la recherche
Ligne 19 : Ligne 19 :
C’est pour de telles raisons que la guerre fournit un climat favorable à l’organisation d’une économie planifiée. Elle est également très favorable aux faiseurs de plans lorsqu’il s’agit pour eux de décider en quoi consistera leur plan. « Il nous faut », dit M. Soule, « un objectif pouvant être si concrètement définit qu’il puisse déterminer les quantités à produire et l’ordre d’importance à donner aux besoins ». En temps de guerre, ou lorsqu’une nation se consacre entièrement à la préparation de la guerre, les faiseurs de plans de M. Soule vont demander à l’Etat-major général un programme d’armes, de munitions, de combustibles, de pièces détachées, d’uniformes, de produits alimentaires et pharmaceutiques, de casernes, de transports nécessaires pour entraîner, équiper et ravitailler une armée d’une importance déterminée. Ayant sous les yeux les demandes du commandement, ils peuvent faire l’inventaire des hommes, des matériaux et des compétences techniques qu’ils ont à leur disposition. Ils peuvent évaluer les besoins indispensables de la population civile. En partant de ces facteurs plus ou moins bien connus, ils peuvent calculer les chiffres et l’ordre d’urgence des renforts, des fournitures et des dépenses.  
C’est pour de telles raisons que la guerre fournit un climat favorable à l’organisation d’une économie planifiée. Elle est également très favorable aux faiseurs de plans lorsqu’il s’agit pour eux de décider en quoi consistera leur plan. « Il nous faut », dit M. Soule, « un objectif pouvant être si concrètement définit qu’il puisse déterminer les quantités à produire et l’ordre d’importance à donner aux besoins ». En temps de guerre, ou lorsqu’une nation se consacre entièrement à la préparation de la guerre, les faiseurs de plans de M. Soule vont demander à l’Etat-major général un programme d’armes, de munitions, de combustibles, de pièces détachées, d’uniformes, de produits alimentaires et pharmaceutiques, de casernes, de transports nécessaires pour entraîner, équiper et ravitailler une armée d’une importance déterminée. Ayant sous les yeux les demandes du commandement, ils peuvent faire l’inventaire des hommes, des matériaux et des compétences techniques qu’ils ont à leur disposition. Ils peuvent évaluer les besoins indispensables de la population civile. En partant de ces facteurs plus ou moins bien connus, ils peuvent calculer les chiffres et l’ordre d’urgence des renforts, des fournitures et des dépenses.  


La planification et le contrôle par l’autorité supérieure de l’activité économique sont alors réalisables parce que le plan peut faire l’objet d’un calcul<ref>L’idée selon laquelle une économie planifiée est incapable de « calcul économique » en temps de paix semble être due à l’économiste autrichien Ludwig von Mises. (''Die Wirtschaftrechnung im Sozialistichen Gemeinwesen'', dans ''Archiv für Sozialwissenschaft'', vol. XLVII, I, avril 1920). Le professeur von Mises a développé cette idée dans la deuxième partie de son ouvrage ''Die Gemeinwirtschaft'' (1922), dont une traduction a paru à la Librairie de Médicis, Paris, sous le titre ''Le Socialisme''.  
La planification et le contrôle par l’autorité supérieure de l’activité économique sont alors réalisables parce que le plan peut faire l’objet d’un calcul<ref>L’idée selon laquelle une économie planifiée est incapable de « calcul économique » en temps de paix semble être due à l’économiste autrichien Ludwig von Mises. (''Die Wirtschaftrechnung im Sozialistichen Gemeinwesen'', dans ''Archiv für Sozialwissenschaft'', vol. XLVII, I, avril 1920). Le professeur von Mises a développé cette idée dans la deuxième partie de son ouvrage ''Die Gemeinwirtschaft'' (1922), dont une traduction a paru à la Librairie de Médicis, Paris, sous le titre ''[[Ludwig von Mises:Le Socialisme|Le Socialisme]]'' (disponible sur ce site).  


D’autres, et en particulier le sociologue allemand Max Weber et l’économiste russe Boris Brutzkus, semblent être arrivés chacun de son côté et en même temps, aux mêmes conclusions. Une littérature considérable a paru sur ce sujet depuis 1920. Outre le ‘’Socialisme’’ de von Mises, les ouvrages les plus importants sont : ''L’économie planifiée en régime collectiviste'' par F. A. von Hayek, qui contient des articles de N. G. Pierson, Ludwig von Mises, Georg Halm et Enrico Barone, ainsi qu’une bibliographie, et le livre de Boris Brutzkus : ''Economic Planning in Soviet Russia''.
D’autres, et en particulier le sociologue allemand Max Weber et l’économiste russe Boris Brutzkus, semblent être arrivés chacun de son côté et en même temps, aux mêmes conclusions. Une littérature considérable a paru sur ce sujet depuis 1920. Outre le ‘’Socialisme’’ de von Mises, les ouvrages les plus importants sont : ''L’économie planifiée en régime collectiviste'' par F. A. von Hayek, qui contient des articles de N. G. Pierson, Ludwig von Mises, Georg Halm et Enrico Barone, ainsi qu’une bibliographie, et le livre de Boris Brutzkus : ''Economic Planning in Soviet Russia''.
1 854

modifications

Menu de navigation