Différences entre les versions de « Walter Lippmann:La Cité libre - Chapitre 4 - l'ascension intellectuelle du collectivisme »

aucun résumé de modification
 
Ligne 35 : Ligne 35 :
Bien plus, les effets de l'application de ces principes s'additionnent. Dès 1884<ref>''The Man versus the State'', p. 33.</ref>, Herbert Spencer observait que « toute nouvelle ingérence de l'Etat fortifie la thèse suivant laquelle l'Etat a le devoir de remédier à tous les maux et de procurer tous les avantages ». En même temps il existe un besoin sans cesse croissant de « contrainte et de restriction administrative, qui résulte des maux et des inconvénients imprévus des contraintes et des restrictions précédentes ».  
Bien plus, les effets de l'application de ces principes s'additionnent. Dès 1884<ref>''The Man versus the State'', p. 33.</ref>, Herbert Spencer observait que « toute nouvelle ingérence de l'Etat fortifie la thèse suivant laquelle l'Etat a le devoir de remédier à tous les maux et de procurer tous les avantages ». En même temps il existe un besoin sans cesse croissant de « contrainte et de restriction administrative, qui résulte des maux et des inconvénients imprévus des contraintes et des restrictions précédentes ».  


Spencer avait prédit que cette tendance mènerait à la transformation de régimes industriels et quasi populaires en « communautés militantes » organisées pour « un état de guerre continuelle » sous un « renouveau du despotisme »<ref>''The Coming slavery''.</ref>. Ce jugement pouvait être contesté en 1884. Mais nous voyons se dérouler sous nos yeux l'évolution annoncée par Spencer.  
Spencer avait prédit que cette tendance mènerait à la transformation de régimes industriels et quasi populaires en « communautés militantes » organisées pour « un état de guerre continuelle » sous un « renouveau du despotisme »<ref>''The Coming slavery''.</ref>. Ce jugement pouvait être contesté en 1884. Mais nous voyons se dérouler sous nos yeux l'évolution annoncée par Spencer. Cinquante ans se sont écoulés, et dans ces cinquante années l'humanité a progressé sans arrêt vers une réglementation toujours plus grande de sociétés toujours plus fermées. Pendant la montée des tarifs douaniers, des redevances, des bureaucraties, des inspecteurs, des censeurs, des polices, des armées, dans le resserrement des marchés, la dissociation des Etats, la désunion des groupes techniques, il n'y a eu aucun moment où les collectivistes aient pu dire : « jusqu'ici, et pas plus loin ».
 
Comment pourraient-ils le dire ? L'application de leurs principes crée un désordre tel qu'ils ne sont jamais sûrs de ne pas être obligés de doubler la dose. Comment pourraient-ils, sans abandonner leur doctrine fondamentale, refuser d'invoquer l'Etat-sauveur, lorsqu'il y a encore tant de maux à corriger. Ils n'ont pas d'autres principe à invoquer. Ils ont perdu les principes de liberté comme on perd le secret d'un art ancien<ref>V. Livre III.</ref>.
 
Ils n'ont, par conséquent, aucun droit de se plaindre, si les hommes regardent vers la Russie, l'Italie et l'Allemagne pour voir où le culte de l'Etat les mène. Car c'est là-bas que l'idée s'est faite chair, s'est traduite en actes visibles aux yeux de tous.  


== Notes et références ==  
== Notes et références ==  
1 854

modifications