Différences entre les versions de « Walter Lippmann:La Cité libre - Chapitre 4 - l'ascension intellectuelle du collectivisme »

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Je crois qu'une réaction a déjà commencé, réaction aussi précise et profonde que celle qui s'attaqua à l'Ancien Régime vers la fin du XVIIIe siècle, et aux brutalités du laissez-faire au siècle suivant. Mais les dirigeants populaires et influents de la pensée contemporaine sont fort embarrassés. Leurs convictions les obligent à croire qu'un ordre nouveau se crée dans l'un ou l'autre des Etats collectivistes ; leurs instincts et leurs observations leur disent que la naissance de cette société nouvelle s'accompagne d'un grand nombre de symptômes de retour à la barbarie. Ils n'aiment pas les dictatures, les camps de concentration, la censure, le travail forcé, les fusillades ni les bourreaux en habit noir. Mais à voir la façon de penser des intellectuels qui répandent des théories aujourd'hui considérées comme  « libérales »,  « progressistes » ou  « radicales », on constate qu'ils sont presque tous collectivistes dans leur conception de l'Etat, totalitaires dans leur conception de la société.  
Je crois qu'une réaction a déjà commencé, réaction aussi précise et profonde que celle qui s'attaqua à l'Ancien Régime vers la fin du XVIIIe siècle, et aux brutalités du laissez-faire au siècle suivant. Mais les dirigeants populaires et influents de la pensée contemporaine sont fort embarrassés. Leurs convictions les obligent à croire qu'un ordre nouveau se crée dans l'un ou l'autre des Etats collectivistes ; leurs instincts et leurs observations leur disent que la naissance de cette société nouvelle s'accompagne d'un grand nombre de symptômes de retour à la barbarie. Ils n'aiment pas les dictatures, les camps de concentration, la censure, le travail forcé, les fusillades ni les bourreaux en habit noir. Mais à voir la façon de penser des intellectuels qui répandent des théories aujourd'hui considérées comme  « libérales »,  « progressistes » ou  « radicales », on constate qu'ils sont presque tous collectivistes dans leur conception de l'Etat, totalitaires dans leur conception de la société.  
M. Stuart Chase, par exemple, est un homme d'instincts libéraux et de sympathies démocratiques, mais il nous dit que pour arriver à la prospérité pour tous il nous faut : « la centralisation du gouvernement, la planification et le contrôle par l'autorité supérieure de l'activité économique... Les Etats-Unis et le Canada entreront dans un cadre régional unique, de même que la plus grande partie de l'Europe. Un état-major général industriel doit exercer une autorité suprême sur ces cadres, et disposer de pouvoirs dictatoriaux pour assurer le fonctionnement harmonieux (''sic'') de toutes les grandes sources de matières premières et d'approvisionnements. La démocratie politique peut subsister ''à condition que les questions économiques soient exclues de son domaine''<ref>Stuart Chase, op. cit., pp 312-313. Voir également George Soule, op. cit., pp. 214-215.</ref> » (c'est moi qui souligne).


== Notes et références ==  
== Notes et références ==  
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