Lysander Spooner:Les Vices ne sont pas des crimes - VII

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Lysander Spooner:Les Vices ne sont pas des crimes - VII


Anonyme


VII

Un homme n'est en aucune mani-re tenu de croire quiconque, ou de céder à l'autorité de quiconque, quand il s'agit d'une question si vitale pour lui, et par rapport à laquelle personne d'autre n'a, ou ne peut avoir, autant d'intérêt que lui. Il ne peut pas, si tant est qu'il le ferait, se reposer aveuglément sur les opinions d'autres hommes, car il se rend compte que les opinions d'autres hommes ne concordent pas.

Certaines actions, ou séries d'actions, ont été pratiquées par des millions d'hommes à travers des générations successives, et ont été reconnues par eux comme, dans l'ensemble, tendant au bonheur, et par conséquent vertueuses. D'autres hommes, dans d'autres époques ou pays, ou dans d'autres circonstances, ont pensé, au résultat de leurs expériences et observations, que ces mêmes actions tendaient, dans l'ensemble, vers le malheur, et étaient par conséquent vicieuses. La question de la vertu ou du vice, comme nous l'avons dit plus haut, a également été, dans la plupart des esprits, une simple question de degré ; c'est-à-dire, de savoir jusqu'à quel point certaines actions peuvent être menées ; et non pas de déterminer la véritable nature de tout acte individuel isolé. Les définitions de la vertu et du vice ont par conséquent été diverses, et de fait, aussi infinies que les variantes de l'esprit, du corps, et de la conjoncture des différents individus qui habitent le globe. Et l'expérience des siècles a laissé non résolues un nombre infini d'interrogations à ce sujet. En fait, on peut à peine dire que certaines ont été résolues.

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